Nouvelle appellation et élargissement des contacts avec les acteurs politiques. La coordination des partis et personnalités ayant appelé au boycott de la dernière présidentielle entame la deuxième phase de sa lutte pour la transition démocratique. Les membres de cette coordination, composée du RCD, du MSP, d'Ennahda, du FJD, de Jil Jadid et d'Ahmed Benbitour, annonce avoir rencontré les anciens chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche et Sid Ahmed Ghozali. «Ce contact a pour but d'approfondir le débat et d'examiner la question de la transition démocratique», explique la coordination dans un communiqué, rendu public à l'issue de sa réunion tenue hier à Alger. «D'autres rencontres sont programmées dans les prochains jours avec d'autres personnalités et d'autres acteurs de la scène politique nationale», ajoute-t-on. C'est la première action de cette coordination, baptisée désormais «Coordination pour les libertés et la transition démocratique», après le scrutin présidentiel du 17 avril dernier. Cette coordination œuvre ainsi, comme elle l'avait annoncé, à élargir les consultations à tous les partis et personnalités qui rejettent le statu quo programmé, en vue d'aller vers une conférence nationale de transition. «Nous avons également arrêté les dates des 17 et 18 mai prochain pour la tenue éventuelle de la conférence nationale pour la transition démocratique», explique la coordination dans son communiqué. La coordination ne donne pas, cependant, plus de détails sur le contenu des discussions qu'il a eues avec Sid Ahmed Ghozali et Mouloud Hamrouche. Ce dernier, selon le président du MSP, Abderrazak Makri qui a posté un commentaire sur sa page facebook, est d'accord avec les membres de la coordination «en pensant que le régime ne pourra plus continuer à gouverner le pays de cette manière et que les menaces qu pèsent sur le pays commandent d'unir nos forces pour y faire face». Pour l'ancien chef de gouvernement, ajoute Abderrazak Makri, «la mauvaise gouvernance fait peser de graves dangers sur l'Algérie». «L'urgence désormais est de préserver l'Algérie des dangers de la mauvaises gestion et de réunir les meilleures conditions pour concrétiser les libertés et la consolidation des institutions de l'Etat ainsi que la garantie des conditions d'exercice de la démocratie», soulignent les deux parties, en rejetant, d'emblée, les solutions de «replâtrage que les autorités pourraient proposer dans les semaines à venir». «Mouloud Hamrouche était très attentif et très compréhensif. Il soutient cette démarche qui est un processus qui doit aboutir à l'organisation de la conférence nationale pour la transition», explique Abderrazak Makri, précisant que de nombreuses autres personnalités nationales, dont Ali Benflis, et des partis politiques seront contactés. Cette nouvelle structure réussira-t-elle à fédérer toutes les composantes de l'opposition en prévision de la prochaine conférence nationale ?