Les six partis et personnalités se sont réunis samedi, afin d'évaluer l'issue de ce scrutin «joué d'avance» et de voir la suite à donner à leur mouvement. La coordination des partis et des personnalités politiques qui ont appelé au boycott de l'élection du 17 avril compte s'élargir. Des consultations avec divers acteurs de la scène politique sont ainsi au programme du «front du boycott», et ce, en vue de fédérer la plus large adhésion possible de l'opposition, avec pour objectif immédiat la tenue d'une conférence nationale. Les six partis et personnalités qui ont mis sur pied cette coordination se sont ainsi réunis, dans la journée de samedi, afin d'évaluer, d'une part, l'issue de ce scrutin «joué d'avance», mais aussi et surtout pour discuter de la suite à donner à leur mouvement. Un communiqué a d'ailleurs été rendu public hier par ce front, composé du, pour rappel, MSP, RCD, Ennahda, El Adala, Jil Jadid ainsi qu'Ahmed Benbitour. Dans ce document, ils se «félicitent du large écho et de la large adhésion qu'ont trouvés, auprès des citoyens, les appels au boycott du scrutin présidentiel lancés par les partis et les personnalités, et ce, dans le but de faire face aux répressions des libertés et des droits, et en premier lieu celui du peuple à choisir librement. L'abstention a été une juste prévision, en conformité avec l'opinion publique algérienne». D'ailleurs, selon les signataires, le taux de participation à cette dernière élection est en réalité moindre, et de beaucoup, que les chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur. «L'abstention a avoisiné les 80%. Et les pourcentages officiels ne trompent personne, puisque les images des bureaux de vote durant la journée du scrutin sont la preuve de la désertion de ces centres par les électeurs», affirme-t-on dans le communiqué. Benflis rejoindra-t-il le front ? De même, le front du boycott réitère son intention de perdurer au-delà du 17 avril, puisque sa démarche s'inscrit dans un projet sur le long terme. «Nous assurons que nous comptons poursuivre les contacts et les dialogues entre les membres de la coordination, et ce, au cours de rencontres hebdomadaires. Tout comme nous allons œuvrer sérieusement à élargir notre mouvement à tous les partis de l'opposition crédibles et aux personnalités politiques actives», est-il affirmé. Ces consultations seront faites en prévision de la conférence nationale pour la transition démocratique, qui aura pour objectif de poser «les fondements d'un exercice sain de la politique». Les personnalités qui composent cette coordination n'ont pas donné de détails quant aux «contacts» établis. Le président du MSP, Abderrazak Makri, affirmait vendredi qu'il y avait eu des «contacts positifs avec de nombreuses parties». Cette démarche ne concerne «pas seulement l'opposition, puisque la démarche sera inclusive, et ce, en comptant sur toutes les énergies, quelles qu'elles soient et toutes tendances confondues, qui veulent œuvrer à un changement. Et quelle qu'ait été leur position lors de l'élection présidentielle», a-t-il expliqué. Et cette initiative prendra bientôt forme, puisque des «commissions de préparation de la coordination ont achevé de mettre sur pied le règlement intérieur qui permettra la tenue d'une conférence nationale, qui déterminera les grands axes de ce projet de transition démocratique», conclut M. Makri. La question qui reste posée est de savoir si Ali Benflis, candidat malheureux à ce scrutin, intégrera cette coordination, lui qui vient d'annoncer la création d'un parti politique.