Un rassemblement des enseignants de l'ouest du pays aura lieu aujourd'hui, à l'université des sciences d'Oran (USTO), pour « défendre les libertés syndicales et exprimer clairement la volonté des enseignants de faire aboutir leurs revendications », a annoncé M. Gharballah, nouveau coordinateur de la section CNES de Sidi Bel Abbès, lors de l'assemblée générale tenue hier à la faculté des sciences. « Nous avons entrepris toutes les démarches nécessaires pour assurer la réussite de ce rendez-vous auquel devraient assister les enseignants des universités et centres universitaires de l'Ouest », explique-t-il. Dans l'amphithéâtre où avait lieu l'AG, M. Gharballah a, par ailleurs, rendu compte à l'assistance de l'entretien téléphonique qu'il a eu la veille avec le coordinateur national du CNES, Boukaroura Ali, tombé en disgrâce aux yeux des sections grévistes. « Au moment où les policiers auditionnaient M. Mechab, M. Boukaroura a osé me demander de faire pression sur les membres de l'AG pour modérer le mouvement à Sidi Bel Abbès. Il était au courant de la décision de la justice bien avant que M. Mechab ne comparaisse devant le juge et m'a, en plus, textuellement déclaré : ils vont le placer sous contrôle judiciaire, réfléchissez bien avant de faire quoi que ce soit... », affirme Gharballah. « Le mouvement de grève continuera sauf si la justice décide de mettre tous les enseignants en prison ! », fuse du fond de l'amphi une voix pleine d'amertume, en guise de réponse. Prenant la parole, un enseignant fera observer que l'arrestation de MM. Mechab, Cherbal et Bessila (coordinateurs de l'Ouest, du Centre et de l'Ouest) est un précédent grave dont seuls des « barbouzes » peuvent s'enorgueillir. Pour cet enseignant, il ne s'agit plus seulement de revendiquer un statut et une augmentation de salaire, mais de préserver des libertés chèrement acquises. Au terme de l'AG, il a été décidé du gel des activités pédagogiques et scientifiques au niveau de toutes les facultés de l'université Djillali Liabes. Dans un communiqué signé par le bureau local du CNES, les enseignants occupant des postes de responsabilité au sein de l'université ont été invités à déposer leurs démissions pour dénoncer les dérives de la tutelle. A signaler, par ailleurs, que le collectif d'avocats du coordinateur national adjoint du CNES, Mustapha Mechab, a fait appel, hier, de la décision d'assignation rendue par le magistrat instructeur près le tribunal de Sidi Bel Abbès. Selon un membre du collectif, leur mandant, placé sous contrôle judiciaire lundi en fin d'après-midi, est assigné à émarger quotidiennement au poste de police. « La décision d'assignation relève, certes, de l'appréciation souveraine du juge d'instruction, mais faut-il encore obliger notre mandant à pointer quotidiennement dans un poste de police ; cela nous ne paraît pas aussi nécessaire », ajoute-t-il.