Plusieurs monuments historiques bénéficieront d'une opération de rénovation au cours de cette année, notamment Dar Aziza. Les familles qui occupent actuellement le palais Dar Aziza ont accepté d'être relogées. Sous le haut patronage de Madame la ministre de la Culture et du wali de Blida, dans le cadre de la célébration du Mois du patrimoine du 18 avril au 18 mai 2014, la wilaya de Blida a fêté les 28, 29 et 30 avril son patrimoine matériel et immatériel avec le slogan qui reflète le programme des festivités : «Le patrimoine culturel entre le savoir et le savoir-faire à l'ère du numérique». Cet événement s'est déroulé au Centre d'information territoriale de l'ANP (1re Région militaire). Le programme du deuxième jour (le premier et le troisième étant réservés à l'inauguration et à la clôture des différentes expositions) a comporté une série de conférences animées par des spécialistes du secteur. Le chercheur Boukraâ Naïma, du Centre national des recherches archéologiques, a présenté une communication ayant pour thème «Les ruines romaines», le docteur Omar Kara et le professeur Dine Hadjer, du département d'architecture de l'université Saâd Dahleb de Blida, ont animé un débat au sujet du «Patrimoine matériel et immatériel de la région de Blida», et enfin, Bounessaïri Nacer, conservateur du patrimoine au niveau de la Direction de la culture de la wilaya a abordé «les réalisations culturelles pour la lecture publique à Blida». Des débats passionnés ont suivi chaque intervention. Dar Aziza pris en charge Messika Mourad, conservateur en chef du patrimoine culturel à la Direction de la culture de Blida a présenté, avec éloquence, le projet 2014 concernant l'étude et les travaux d'urgence du monument Dar Aziza (inscrit sur la liste de l'inventaire supplémentaire du patrimoine culturel). Ce projet comporte un cahier des charges de travaux d'urgence, comme la consolidation et la maintenance du site et un autre cahier des charges pour sa future restauration. Dans cette construction historique, un palais situé à Beni Tamou, construit au XVIIIe siècle par Mustapha Bacha pour sa fille comme résidence estivale, il y a eu des rajouts mal à propos qui doivent être supprimés pour le remettre en son état initial. Rappelons que ce monument historique est occupé actuellement par cinq familles qui acceptent, pour l'intérêt du site, d'être relogées. C'est donc aux autorités de faire le nécessaire. Il est fait appel à la société civile et aux mouvements associatifs culturels de faire bouger les choses, car les monuments dépérissent au fil des jours. Une équipe procède à l'étude et au relevé de l'ensemble architectural (un inventaire des monuments historiques) pour donner des outils et des orientations pour protéger les monuments éventuels. Le but de ce travail est de stopper l'anarchie et la dégradation d'une page de notre histoire, notamment celle de la ville de Blida. Projets de nouvelles bibliothèques Benaouda Abdelbaki, cadre au service des arts et des lettres, chargé de communication à la Direction de la culture de la wilaya de Blida, a fait part de la proposition de construction de onze nouvelles bibliothèques, (en plus des onze implantées dans les communes), avec un documentaliste, un archiviste…, et qui seront gérées par la bibliothèque principale qui sera installée à Blida. Il y aura donc vingt-deux nouvelles bibliothèques, en plus de la principale qui aura pour mission de les gérer. Lors de la clôture de cette célébration du patrimoine de la région de Blida, qui est dans un état de dégradation avancée, l'un des intervenants a invité les décideurs à impliquer les jeunes en leur faisant visiter les monuments historiques de Blida, notamment les élèves des écoles, des collèges, des lycées et même de l'université pour les sensibiliser au rôle de chacun dans la protection et la conservation de cette partie de l'histoire qui nous appartient. Blida, un riche patrimoine Le patrimoine matériel de Blida se compose de monuments funéraires, comme le tombeau de Sidi Ahmed El Kébir, le tombeau de Sidi Yakoub Ech-Chérif, de monuments publics comme le palais de Aziza. Pour les quartiers antiques, Blida en comporte un nombre important, à l'architecture andalouse et ottomane, comme les douirette au sud-ouest de la ville et le quartier El Djoun, au sud-est. Concernant les monuments religieux, Blida recèle deux anciennes mosquées (la mosquée hanafie turque, construite en 1750 par les Ottomans, ainsi que la mosquée Ben Saâdoun construite au XVIe siècle). Pour ce qui est du patrimoine immatériel, la ville des Roses est connue pour son artisanat. La broderie traditionnelle, la maroquinerie, le cuivre, la distillerie de l'eau de rose et les plats traditionnels ont fait sa notoriété.