Certes, nous continuerons à demander à la France de reconnaître ses crimes commis en Algérie. Mais nous revendiquons du régime algérien, aussi, de considérer les victimes du 8 Mai 1945 comme chouhada au même titre que ceux de 1954», a déclaré le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Ahmed Betatache, lors d'un meeting populaire organisé à Kherrata, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Béjaïa. A la veille de la 69e commémoration des massacres perpétrés par les forces coloniales le 8 mai 1945, le premier secrétaire du FFS, Ahmed Betatache, s'est déplacé en compagnie de Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du FFS, dans la commune de Kherrata. Ville martyre, Kherrata, comme celles de Guelma et Sétif, a été le théâtre de violents affrontements entre la population et les forces coloniales. Ce jour-là, le peuple algérien est sorti manifester pacifiquement pour rappeler à la France sa promesse d'accorder aux Algériens le droit à disposer d'eux-mêmes à la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a connu l'implication des colonisés algériens par le régime français. Pour le numéro 1 du FFS, «ces glorieux chouhada ne sont pas sortis pour défendre des intérêts matériels, pour avoir accès à des biens à l'étranger... Ils sont tombés pour la liberté et l'indépendance de l'Algérie». A ce propos, le premier secrétaire du FFS s'est élevé une fois encore contre le rejet, par l'APN, de son projet de loi sur le moudjahid et le chahid, où la formation de Betatache avait proposé l'amendement de l'article 16 de la loi 91-16 suggérant l'octroi de «la qualité de chahid également à toutes les personnes ayant été victimes des massacres du 8 mai 1945». Aussi, une proposition qui vise la réhabilitation des victimes des événements de 1963-65. Par ailleurs, le premier secrétaire du FFS a réitéré son appel à l'ensemble des partis politiques qui activent sur la scène nationale afin de se rassembler autour de son projet : «La reconstruction d'un consensus national et l'organisation d'une conférence nationale de consensus». En réfutant l'idée de la transition telle qu'elle est présentée par certains partis politiques et le gouvernement, M. Betatache avertit : «Il n'est pas exclu que le gouvernement adoptera le concept du consensus national qu'il videra par la suite de sa substance comme il l'avait fait pour la réconciliation nationale à laquelle le FFS était le premier à appeler.»