Les choses sérieuses commencent pour le Mondial 2006, dès demain, avec de belles affiches à la clé. Les huitièmes de finale ont, en effet, accouché de belles empoignades entre des nations huppées et habituées à ce tour avancé. Cela dit, excepté l'Ukraine, l'invité-surprise pour une première dans son histoire, les autres nations ont l'habitude d'atteindre ce stade de la compétition. L'Allemagne, malheureuse finaliste du Mondial asiatique, a déjoué tous les pronostics par sa qualification en quart de finale et surtout par le jeu offert jusque-là. L'entraîneur Klinsmann a, estiment les observateurs, révolutionné le jeu de la Mannschaft qui se positionne en véritable prétendant pour le sacre final. L'entraîneur estime d'ailleurs qu'une élimination avant les quarts de finale aurait été une catastrophe. Ceci dénote, on ne peut mieux, la détermination des Germaniques à franchir l'écueil de l'Argentine, autre grand favori pour gagner la Coupe du monde. Les deux équipes se sont rencontrées à deux reprises en finale de la Coupe du monde. L'Argentine de Maradona, en 1986, s'était imposée par 3 à 2, alors que l'Allemagne avait pris sa revanche quatre ans plus tard sous la houlette de Beckenbauer. L'Allemagne a perdu de son aura depuis et n'arrive plus à s'imposer devant les grandes nations depuis l'Euro 1996 disputé en Angleterre. C'est dire que Klose et ses coéquipiers veulent mettre un terme à cette série de contre-performances qui hante l'Allemagne, trois fois vainqueur de la Coupe du monde (1954, 1974 et 1990), surtout qu'il s'agit cette fois en tant que pays organisateur. L'Italie, l'autre habitué du Mondial, veut effacer sa dernière contre-performance où elle a été évincée en huitième de finale par la Corée du Sud. Guère impressionnants jusque-là, les Azzurri sauront se transcender dans les grands événements en usant de tous les « vices » pour atteindre leur but. L'adversaire n'est pas, toutefois, assez solide pour lui barrer la route vers le dernier carré. A moins que les dieux du stade n'en décident autrement, l'Italie est grand favori dans sa confrontation demain avec l'Ukraine de Shevchenko, amoindrie des services d'Andrei Voronin. Samedi, ce sera au tour de l'Angleterre, du Portugal, de la France et du Brésil de faire leur apparition. Les Anglais, malgré leur quatuor magique au milieu de terrain, n'arrivent pas à séduire. Face aux Portugais qui retrouvent leur football chatoyant, les Anglais ne veulent pas parler de « revanche » de l'Euro 2004 où ils ont été éliminés à ce stade de la compétition. Pour eux, seule la qualification compte. Même état d'esprit chez les Brésiliens face aux Français emmenés par Zinedine Zidane, après leur défaite en finale du Mondial 1998 (3-0). Tout comme l'Angleterre, la Seleçao n'a pas montré grand-chose en sa qualité de premier favori grâce à son carré magique (Kaka, Ronaldinho, Adriano et Ronaldo), mais pour les joueurs seule la qualification compte. « A quoi bon bien jouer et perdre ? », s'interrogeait Roberto Carlos. Toutefois, le Français Domenech espère que le beau jeu primera sur le résultat et que les retrouvailles Brésil-France soient un moment inoubliable. Ce que tout le monde souhaite d'ailleurs.