Le Ghana, premier pays africain qualifié pour les huitièmes de finale, malgré sa défaite face à l'Allemagne, croisera le fer avec la sélection américaine aujourd'hui à Rustenburg à 19h30. Les Black Stars, très rigoureux défensivement, solides, costauds, bien en jambes, avec une défense extrêmement solide, une présence physique impressionnante, un pressing haut qui gêne la relance des défenseurs adverses, peut tenir la dragée haute aux rugueux et très disciplinés tactiquement américains. Les vedettes des autres formations qui ont croisé le Ghana n'ont pas pu contenir les Blacks Starlettes, plus jeune sélection de la compétition (moins de 25 ans de moyenne d'âge). En effet, Rajevac a préféré le pari des jeunes, laissant sur le carreau plusieurs éléments d'expérience, notamment les milieux Stephen Appiah et Sulley Muntari. En dépit de l'absence de son milieu de terrain, la vedette Michael Essien (Chelsea, Ang), pour blessure, l'équilibre du dispositif n'a pas été affecté. Cohérent au milieu, solide en défense en plus d'un Richard Kingson très rassurant dans ses sorties et arrêts, le Ghana posera un sérieux défi à n'importe quel adversaire. Malgré la présence d'un Gyan très en forme dans ce compartiment, l'attaque laisse encore à désirer. Les Ghanéens n'ont pas montré beaucoup d'imagination. Des nombreux essais sur les buts, seules deux tentatives ont été cadrées, à savoir les deux penaltys. En gros, le Ghana semble avoir tout ce qu'il faut pour se hisser à l'échelle supérieure. Déjà présents en huitième de finale il y a quatre ans en Allemagne, les Ghanéens ont pris une place aux huitièmes. Ils doivent battre les américains pour se hisser aux quarts de finale, après la joie de la qualification qui a éclaté dans les rues d'Accra (capitale du Ghana) et de Pretoria où les supporters ghanéens et sud-africains se sont joints dans des célébrations qui ont duré jusqu'à l'aube. Et ils ont raison d'être contents car, dans ce groupe perçu comme un mini groupe de la mort, les points se sont joués très serrés. Mais il reste encore plus fort à faire. Le Ghana joue gros ce soir. Américains et Ghanéens chercheront, tout à l'heure, à confirmer leur bonne entame du premier tour de ce mondial. Dans les compétitions de grande envergure, à l'instar de la Coupe du monde, il y a toujours des équipes qui se présentent comme des outsiders et qui créent la surprise en stoppant un favori de la compétition. C'est le cas des Etats-Unis, accrocheurs du cousin anglo-saxon lors du match inaugural. Et comme au pays de l'Oncle Sam on ne fait pas les choses à moitié, quand on s'investit, quelle que soit la discipline sportive, on veut réussir. En effet, pour les «Yankees», se lancer dans une rencontre sportive est synonyme de défense des couleurs nationales avec panache. Cela s'est déjà vérifié en 1994, lorsque les États-Unis ont organisé pour la première fois de leur histoire la Coupe du monde de football, créant de toutes pièces une sélection nationale pour la circonstance. Il en est de même pour ce Mondial. En se qualifiant pour la phase finale de l'édition 2010, ils ont fait de leur participation à ce rendez-vous africain, une affaire de prestige. En tenant en échec les Anglais, fondateurs du sport roi, Tim Howard et ses camarades ont d'ores et déjà marqué les esprits. Présentant un football de belle facture, les Américains ont allié la manière au résultat, réussissant à stopper net des Anglais, pourtant favoris sur le papier, et en battant dans le temps additionnel les algériens très accrocheurs. Les Ghanéens, derniers représentants de l'Afrique, savent qu'une victoire sur les représentants du pays de l'oncle Sam cet après-midi, les propulserait en quart de finale, performance réussie uniquement par le Cameroun en 1990. Y. B. Le Ghana préféré à l'Allemagne par plusieurs joueurs anglais Plusieurs joueurs anglais ont préféré jouer contre le Ghana au lieu de l'Allemagne, dimanche en 8ème de finale du Mondial 2010, a reconnu jeudi l'attaquant Jermain Defoe. Terminant second du groupe C, après les Etats-Unis, et devant la Slovénie et l'Algérie, l'Angleterre doit affronter l'Allemagne qui s'est classée première du groupe D, devant le Ghana. Quand ils ont appris l'identité de leur prochain adversaire, «certains gars ont évidemment dit qu'ils auraient préféré affronter le Ghana, sans lui manquer de respect», a indiqué Defoe, auteur du but de la victoire contre la Slovénie, synonyme de qualification. «Dans les grands tournois, l'Allemagne est toujours présente, avec des jeunes qui viennent des Espoirs. Ils sont très bien organisés, en forme. L'Allemagne est une grande nation de football», a reconnu l'attaquant de Tottenham. «Mais nous sommes aussi une grande équipe. On l'a montré dans un match difficile, disputé sous une immense pression», a poursuivi Defoe qui a éludé une question d'un journaliste sur le «ballon allemand» utilisé dans le Mondial. En début de Mondial, le défenseur Jamie Carragher avait jugé que le «jabulani», le ballon mis au point par Adidas, offrait un «avantage» aux Allemands parce que plusieurs clubs de Bundesliga l'utilisaient depuis plusieurs mois.