Une communication présentée la semaine dernière à l'occasion d'une journée scientifique sur les énergies renouvelables en Algérie a été organisée par le club scientifique estudiantin de l'université de Ouargla, Djouadi Khelifa, représentant de Shariket Kahraba wa Taket Moutadjadida. La SPA s'est montrée très optimiste quant aux atouts permettant à l'Algérie de décrocher une place de premier plan, voire de leader à l'échelle régionale, dans le domaine de la production de l'électricité par les procédés renouvelables. -Solaire et éolien : 22 000 MW à l'horizon 2030 Le programme national de développement des énergies renouvelables vise à atteindre une puissance de 22 000 MW à l'horizon 2030, dont 10 000 MW pour l'exportation et 12 000MW destinés au marché local. Ce programme entend tirer profit des atouts de l'Algérie en matière d'énergies solaire et éolienne, qui la classent parmi les pays les plus ensoleillés au monde avec une moyenne nationale de radiation solaire de 2700 KWH/m2/an, tandis que la vitesse du vent atteint les 6,5 m/s dans 12 zones identifiées : 3 côtières, 4 dans la région centrale et 5 au Sud, reparties sur une surface globale de 906 200 km2 dans une vingtaine de wilayas selon les études. L'immensité du territoire national est également perçue comme un atout primordial permettant l'installation d'ouvrages énergétiques sur des superficies énormes, notamment dans les étendues sahariennes. Ainsi, Djouadi Khelifa a évoqué une intégration d'au moins 50% à l'horizon 2020 sur l'ensemble de la chaîne de valeurs des technologies solaires et éoliennes.
-Cap sur les centrales solaire et fermes éoliennes L'orateur a également détaillé les projets en cours de réalisation à travers le sud du pays, notamment la centrale-pilote à Ghardaïa, d'une puissance de 1,1 MW pour l'expérimentation des quatre technologies existantes et la ferme éolienne de Kabertene, à Adrar, d'une capacité de 10 MW. Il s'agit de deux projets appartenant à la phase-pilote dite expérimentale qui a débuté par ces deux wilayas du Nord et de l'ouest du Sahara algérien dont la réception est annoncée pour fin juin prochain. Le début de l'année 2014 a également vu le lancement d'autres projets appartenant à la deuxième phase du programme national des énergies renouvelables, un ambitieux programme incluant la réalisation de 13 centrales photovoltaïques dans la région des Hauts-Plateaux, totalisant une puissance de 265 MW et 7 centrales photovoltaïques à Adrar et In Salah qui seront réceptionnées durant le 4e trimestre de l'année en cours annonce SKTM/SPA. D'autres zones reculées du Sud, telles que Djanet, Tindouf et Tamanrasset auront également leurs centrales d'ici la fin de l'année. Les investissements étatiques dans le domaine tendent vers l'amélioration de la localisation des futures installations. Et c'est dans ce sens que l'année à venir verra l'acquisition de dix stations de mesures météorologiques, pour affiner davantage les données ayant conduit à la localisation des meilleurs endroits potentiels et le choix des sites d'implantation des projets.Les ouvrages projetés pour le moment concernent la réalisation d'une centrale CSP d'une puissance de 20 MW à Beni Abbès, deux fermes éoliennes, une de 50 MW à Timimoune et l'autre de 20 MW à Khenchela ainsi qu'une centrale thermique de 5 MW à Guelma. -Perspectives Venu spécialement pour vulgariser le programme national de développement des énergies renouvelables devant un panel d'étudiants et doctorants de l'université de Ouargla, Djouadi Khelifa n'a pas manqué de souligner l'importance des perspectives futures de ce secteur qui projette en premier lieu de domicilier en Algérie la fabrication des biens d'équipement et développer une recherche et développement associés, d'où la programmation d'une rencontre université-entreprise le 13 mai prochain au sein même de l'université Kasdi Merbah de Ouargla. Les étapes à venir sont aussi ambitieuses que le programme de centrales solaires et éoliennes dans les zones isolées, puisqu'il intègre la construction d'un système industriel énergétique intégrant toute la chaîne de fabrication des équipements, des services de construction, d'exploitation et de maintenance. Ce secteur émergent escompte également le développement d'un partenariat pour l'industrie, l'engineering et la création des conditions de développement de la sous-traitance autour des filières de base, à savoir le panneau photovoltaïque et la maintenance. Une seconde phase inclut également le développement d'un tissu industriel autour de la fabrication des équipements et le recours aux capacités nationales d'études, de fabrication et de réalisation sans oublier le développement d'une recherche d'appui au développement des industries de fabrication en favorisant la constitution de partenariats nationaux et internationaux par le regroupement des différents acteurs et la création de nouveaux métiers.