L'intégration massive des énergies renouvelables, ENR, dans le mix énergétique constitue, selon le programme national de développement des ces énergies élaboré par l'Algérie, "un enjeu majeur en vue de préserver les ressources fossiles" (pétrole et gaz) du pays, de diversifier les filières de production et de contribuer au développement durable du pays. "Toutes ces considérations justifient la forte intégration, dès aujourd'hui, des énergies renouvelables dans la stratégie de l'offre énergétique à long terme, tout en accordant un rôle important aux économies d'énergie et à l'efficacité énergétique", souligne un rapport du ministère de l'Energie et des Mines sur les ENR. A cet effet, le programme national des ENR est développé en cinq chapitres à savoir les capacités à installer par domaine d'activité énergétique, le programme d'efficacité énergétique, les capacités industrielles à développer pour accompagner le programme, la recherche et développement ainsi que les mesures incitatives et réglementaires. Dans ce cadre, le programme inclut la réalisation, d'ici 2020, d'une vingtaine de centrales solaires photovoltaïques et solaires thermiques, de fermes éoliennes et de centrales hybrides (solaire, gaz). Ces projets de production de l'électricité dédiés au marché national seront menés en trois étapes. La première étape, entre 2011 et 2013, sera consacrée à la réalisation de projets pilotes destinés à tester les différentes technologies disponibles. La seconde phase (2014-2015) sera marquée par le début du déploiement du programme, alors que la troisième et dernière phase (2016-2030) sera celle du déploiement à grande échelle de ces projets. Ces étapes "consacrent la volonté de l'Algérie visant à développer une véritable industrie du solaire associée à un programme de formation et de capitalisation qui permettra, à terme, d'employer le génie local algérien et d'asseoir un savoir faire efficient notamment en matière d'engineering et de management", explique-t-on. Le programme prévoit l'installation d'une puissance de 110 MW en 2013 avant de passer à 650 MW en 2015, 2.600 en 2020 avec la possibilité d'exporter 2.000 MW, pour atteindre en 2030 quelque 12.000 MW pour le marché national et 10.000 MW destinés à l'exportation. En outre, la volonté des pouvoirs publics de promouvoir les ENR s'est traduite par la mise en place d'un commissariat aux énergies renouvelables qui a la charge de coordonner l'effort national en la matière. A la faveur de son immense potentiel, l'énergie solaire constitue l'axe majeur de ce programme qui consacre au solaire thermique et au solaire photovoltaïque une part essentielle. De ce fait, le solaire devrait atteindre d'ici 2030 plus de 37% de la production nationale d'électricité, selon les prévisions du ministère. Toutefois, le programme n'exclut pas l'éolien qui constitue, malgré son faible potentiel, le second axe de développement et dont la part devrait avoisiner 3% de la production nationale d'électricité en 2030. Il est également prévu d'installer quelques unités de taille expérimentale pour tester les différentes technologies en matière de biomasse, de géothermie et de dessalement des eaux saumâtres par les différentes filières d'énergie renouvelable. Des actions visant à développer les capacités industrielles sont prévues pour accompagner et réussir le programme national des ENR à travers, entre autres, le renforcement du tissu industriel en vue d'atteindre un taux d'intégration national de plus de 80% à l'horizon 2030. Ces actions porteront notamment sur la construction d'une usine de fabrication de modules photovoltaïques d'une capacité de 120 MWc\an par le groupe Sonelgaz à travers sa filière Rouïba Eclairage et dont la mise en service est prévue pour 2013 ainsi que la réalisation d'un centre national d'homologation des équipements destinés aux installations des ENR. Il s'agit aussi de la construction de trois autres usines pour fabrication miroirs, d'équipements de stockage d'énergie et des équipements de blocs de puissance ainsi que le développement de l'activité engineering et conception, procurement et réalisation. Pour ce qui est de l'éolien, il est prévu l'extension des capacités de fabrication des équipements destinés au fonctionnement des fermes éoliennes et le développement d'un réseau national de sous-traitance pour la fabrication et l'entretien de ces équipements parallèlement à la maîtrise des activités d'engineering et de construction de centrales et d'unités de dessalement des eaux saumâtres.