Pour sa première sortie médiatique, la nouvelle ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, a rencontré hier les directeurs de l'éducation à travers les wilayas du pays et les représentants des différents partenaires sociaux. Au menu de cette rencontre, les préparatifs de l'année scolaire 2014-2015 et ceux des prochains examens de fin de cycle. La ministre a tenu avant tout à rassurer les prochains candidats quant aux «meilleures conditions» dans lesquelles sont préparés les futurs examens (entrée en 6e, BEF et baccalauréat). Ce qui l'amène à formuler sa première priorité, celle «d'entrer dans l'apaisement des examens de fin d'année» qui sont, selon elle, «la résultante d'un effort gigantesque de tous les intervenants du secteur». «Nous avons le devoir de réussir ces épreuves et de ne pas stresser et angoisser les élèves», a-t-elle dit. La nouvelle ministre de l'Education nationale ne semble pas «gober» le seuil du programme à réviser pour le baccalauréat, qu'elle compte carrément supprimer une fois la réorganisation des programmes réalisée. Tout en rappelant le contexte «particulier» marqué par «les grèves dures» tenues dans les établissements scolaires, Mme Benghebrit estime que fixer un seuil du programme «porte atteinte à la réputation des examens». «Cela a des incidences sur le taux d'échec en première année universitaire», a-t-elle souligné. Révision d'étape Cela étant, si elle ne compte pas «chambouler» le travail déjà effectué par ses prédécesseurs dans la réforme du système éducatif, la nouvelle ministre compte apporter des «correctifs» aux «dysfonctionnements» enregistrés par le passé. Et tout en estimant que cette réforme a été lancée en «rangs dispersés», elle s'est engagée à «continuer» et à «renforcer» ce qui a été déjà réalisé depuis sa mise en place, en 2003, mais «en donnant du sens et de la cohérence aux actions lancées dans cette réforme», explique-t-elle. Pour ce faire, elle voit la nécessité de faire «une évaluation d'étape» de la mise en place du processus de la réforme. Un travail qu'elle ne peut pas réaliser sans la participation de l'ensemble des partenaires sociaux (syndicats, associations de parents d'élèves et pédagogues) afin de corriger les distorsions constatées. «Je suis prête à écouter et à identifier les hypothèses, mais à une conditionnalité, dans l'intérêt de l'élève», insiste-t-elle. Ceci avant d'ajouter : «Cette conditionnalité n'est pas négociable.» Ainsi, Mme Benghebrit veut commencer par «la refonte pédagogique» qui permettra de «redynamiser la commission des programmes». Comme second pilier de sa «réforme», Mme Benghebrit compte renforcer la formation des ressources humaines. Elle envisage aussi se lancer dans l'amélioration de la gouvernance, notamment la gestion dans laquelle elle a relevé «beaucoup de faiblesses». Un plan d'action soumis au gouvernement C'est dans ce contexte qu'elle a annoncé avoir soumis au gouvernement «un plan d'action» portant sur la réforme pédagogique, la formation de la ressource humaine et la gouvernance. Le contenu de ce projet a été préparé en tenant compte des «ajustements et révisions imposés par le terrain et l'évolution de la société», a-t-elle précisé. Pour la réussite de ces missions, Mme Benghebrit n'a pas manqué de lancer un appel aux syndicats de ne pas «ajouter de l'huile sur le feu»...