Nombreux sont les citoyens qui ont déserté, durant la décennie sanglante des années 90, leurs terres d'origine à travers le territoire de la wilaya de Mascara, mais n'envisagent pas, pour l'heure, d'y retourner, malgré l'amélioration notable de la situation sécuritaire. Jeudi 8 mai 2014, plusieurs fellahs originaires de la localité de Kelaïlia, une région relevant de la commune de Mamounia qui regroupe plusieurs douars éparpillés dont Ouled Bouâlam et El-Kaïd, nous ont fait part de leurs problèmes en matière de routes et d'électrification rurale. «Notre localité est totalement isolée parce que l'unique chemin qui la relie au monde extérieur est impraticable. Toutes nos tentatives visant à inciter les pouvoirs publics à répondre à notre demande de procéder à la réhabilitation de cette route afin de désenclaver notre localité ont été vaines», témoigne un quinquagénaire père de 5 enfants, H. Abdelkarim. Ce fellah s'est montré attristé par la perte sèche de sa culture liée à l'absence des moyens de transport à cause de la dégradation dudit chemin. «Tous les fellahs de la région de Kelaïlia souffrent le martyre. En l'absence de voies d'accès aux engins, ils cultivent leurs récoltes selon les anciennes traditions. Tout est fait manuellement», ajoute le jeune agriculteur K. Abdelkader. Les agriculteurs nous ont relaté que «les pouvoirs publics nous ont demandé, avant la réhabilitation de la route, de retourner avec nos familles au douar. C'est impossible ! Comment voulez-vous que nos enfants regagnent leur école à Mamounia alors que l'unique chemin est impraticable ?» Selon nos interlocuteur, ils sont nombreux les fellahs de Kelaïlia, une centaine, qui veulent retourner à leurs terres d'origine. Le maire de Mamounia, Bedoui Amine, nous a déclaré qu'«une fiche technique d'un projet relatif à la réhabilitation du chemin menant vers la localité de Kelaïlia a été réalisée en attendant l'inscription du projet». En ajoutant que «six citoyens de cette localité ont bénéficié des aides financières destinées à l'habitat rural et que quatorze autres en ont déposé des demandes». Les habitants déclarent : «Nous avons adressé des requêtes à l'ensemble des responsables, trois lettres au wali de Mascara et plusieurs autres au chef de la daïra de Aïn Fares et les élus de l'APC. Mais nos correspondances sont restées lettre morte».