Aussi, H'cissen Saâdi s'est vu révérer son acte créatif, sans jeu de mots, son violon d'Ingres doublement. Un hommage de deux arts pas du tout mineurs. Une mélomanie populairement chaâbi et une passion picturalement dévastatrice. Et pour cause ! Ce tribute a été étrenné par Khalida Toumi, ministre de la Culture, inaugurant le vernissage d'une exposition exhibant les toiles de H'cissen Saâdi célébrant l'image pittoresque d'Alger, de la Casbah... De front, un reportage autobiographique a été projeté sur grand écran. Le public découvrira des essences et autres fragrances odorantes de sa muse et... musique qu'il aime taquiner. C'est El Bahdja, Alger, et ses patios, roses, odalisques, l'aura de El Hadj M'hamed El Anka... Et puis ce flash-back juvénile de H'cissen, jeune loup aux longues dents de la musique chaâbi, paré de son « brushing », et populairement aânkaoui. Le concert-hommage a été présenté par le MC Belkacem Babaci, le Maître de cérémonie et foncièrement bahdjaoui, qui s'adressera à l'assistance à propos de cet hommage à l'endroit de H'cissen : « Ce garçon est extraordinaire. il est resté un peu marginalisé. Cependant, H'cissen détient une clé héritée du phénix, le grand maître du chaâbi, El Hadj M'hamed El Anka... » Babaci racontera une anecdote qui déclenchera les applaudissements du public. A Annaba, dans les années 1970, lors d'une soirée, El Hadj M'hamed El Anka, ayant éprouvé un malaise, choisira, contre toute attente, le jeune chanteur H'cissen pour le remplacer. Une caution inespérée d'une immense légende du chaâbi. C'est accompagné par l'orchestre de l'association El Fen El Açil — constitué de fondus de musique chaâbi et notamment de journalistes et de professions libérales — dont H'cissen est le président, que Malia Saâdi, la fille de son père (tel père telle fille), interprétera une chanson dédiée à son père avant de l'inviter sur scène pour faire un duo filial avec lui. Raïha wine (coproduite avec Mustapha Toumi) en tandem familial. Ce qui est sûr, c'est que Malia possède un beau grain de voix “assimia”. Juste après, H'cissen, joueur de mandole gaucher, tics et tocs de l'emportement mélomane interprétera des titres comme El Fetla, une ode déclamée et déclarée encore une fois à la Casbah et ses venelles tout en tirant la sonnette d'alarme quant à la préservation de ce précieux patrimoine ancestral, El Hamdoulillah de El Hadj M'hamed El Anka, dédié à Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui battra la mesure. Parmi les guest stars, venues lui rendre hommage, figuraient les chanteurs Mahdi Tamache, Nacer Mokdad, Mourad Fergani en se relayant, puis en faisant un bœuf final très ovationné. H'cissen se verra remettre une médaille par Khalida Toumi, la quelle recevra en présent un diplôme cadré de l'association Ouled El Houma. A propos de H'cissen, Khaled Akboudj (instrumentiste de banjo) évoluant depuis dix ans à ses côtés : « C'est un personnage maîtrisant deux arts. Du deux en un ! Cet hommage tombe à point nommé de son vivant. C'est un élève d'El Anka... » Bref, H'cissen peint des chansons et compose des toiles ! Deux arts majeurs !