Dans le cadre du 1er Festival de la musique actuelle, le Casif à Sidi Fredj (Alger) a abrité jeudi dernier un spectacle animé par le ballet SOS Génération, Lotfi Double Kanon (rap), le groupe 113 (raï'n B) et Mohamed Lamine. La soirée est entamée avec le ballet SOS Génération qui, en dépit de quelques légères fausses notes en matière d'équilibre quant à l'exercice de leurs mouvements, a gratifié le public de bonnes séquences chorégraphiques. Suit le chanteur Lotfi Double Kanon. Des spectateurs envahissent l'hémicycle, créant avec le chanteur une ambiance qui frise les séances d'exorcisme, au rythme du vacarme de la musique « actuelle ». A son tour, le groupe 113 se produit dans la même atmosphère saupoudrée de « Viva Algeria ». Et les transes se poursuivent au bonheur de ses adeptes qui ne demandent que de consommer du bruit dans la joie. La soirée est bouclée par Mohamed Lamine, rejoint à la fin par le groupe 113. Dans la gaieté, la foule continue à se livrer aux rythmes des percussions et sons. Après tout, il faut bien se défouler. Il faut que le corps exulte. Mais au milieu de cette foule, le profane dans sa solitude se dit : « Que signifie la musique actuelle ? » C'est la question posée à Mohamed Lamine et Lotfi Double Kanon lors d'une conférence de presse qu'ils ont animée mercredi dernier à la salle El Mougar (Alger). « Je n'en sais rien », répondit le premier. « C'est une musique pour jeunes où il n'y a ni chaâbi, ni hawzi, ni malouf », relève le second. A chacun sa vérité. Et à chacun ses musiques.