Le rôle du physicien médical dans la médecine moderne dans le domaine de la radiothérapie a fait, hier, l'objet d'une journée d'étude à Alger, organisée par l'Agence nationale de gestion des réalisations et d'équipements des établissements de santé (AREES) en collaboration avec GMP et Elkta, fournisseurs des accélérateurs de radiothérapie. La formation clinique est l'objectif principal de cette journée, un état des lieux a été présenté en matière de ressources humaines, de compétences et de qualifications. Lesquelles sont appelées à être renforcées et perfectionnées afin de faire face à la demande importante en matière de physiciens médicaux pour faire fonctionner les 12 nouveaux centres anticancer, dont la radiothérapie. «Ces nouveaux centres ne doivent pas être entravés à court terme par le manque de personnel qualifié, d'autant que deux centres, l'un à Batna et l'autre à Sétif, sont en voie d'être opérationnels. Il s'agit d'assurer le fonctionnement de ces CAC en garantissant l'apport de physiciens formés aussi bien pour exercer en radiothérapie qu'en médecine nucléaire et/ou en imagerie médicale, sachant que le secteur de la santé vient de se doter de 33 accélérateurs acquis auprès d'Elkta et de Varian», a souligné M. Bounafale, directeur de l'AREES. Il est donc question d'établir une feuille de route sur le chapitre formation qui fait sérieusement défaut. Il y a lieu d'aller vers un référentiel de formation de base, selon le docteur Toutaoui Abdelkader, physicien médical au Centre de recherche nucléaire d'Alger. Il recommande une formation académique, clinique et qualifiante continue. «Une formation qui se fera selon un cahier des charges et il faudrait introduire un schéma de formation continue», a-t-il suggéré. Et de préciser que l'«on peut s'engager dans une période de transition pour la normalisation de l'exercice de la fonction du physicien médical et renforcer la réglementation nationale en la matière», en faisant référence aux diplômés du système LMD. Pour le directeur de la GMP, Elkta Algérie, Amin Khodja Bach, le renforcement de la formation clinique des physiciens s'inscrit dans le cadre d'un partenariat entre Elkta et le ministère de la Santé. «Après la livraison des accélérateurs au nombre de 21, il y a l'installation, la formation puis l'accompagnement. Il est donc question de former les physiciens sur des techniques spécifiques et accompagner chaque CAC sur une période de trois à quatre ans pour toutes les techniques, de la plus simple à la plus complexe», a-t-il indiqué. Le physicien médical a une lourde tâche dans les traitements par radiothérapie. «Une formation solide et continue est indispensable pour pouvoir faire fonctionner les machines surtout avec l'acquisition de nouveaux appareils. Nous sommes passés de traitement conventionnel 2D à la radiothérapie conformationnelle 3D», a souligné le docteur Boughalia Assia, physicienne médicale au HCA et au centre nucléaire. Elle insiste sur la formation clinique, car elle estime que le rôle du physicien médical est primordial. «Il faut une réelle maîtrise de ces nouvelles techniques de traitement, car c'est le physicien médical qui donne le feu vert pour faire fonctionner la machine qui nécessite des contrôles systématiques chaque mois, chaque semaine et chaque jour avant d'entamer les soins», a-t-elle indiqué. Et d'ajouter : «Nous n'avons pas le droit à l'erreur. Les manipulateurs ont également besoin de formation sur tous les paramètres et notamment en matière de durée de traitement.»