Des doutes sérieux commencent à planer sur la tenue de la conférence nationale de l'opposition tant attendue. La direction de l'hôtel Hilton, où devrait avoir lieu la rencontre prévue pour le 10 juin, a signifié, hier de manière unilatérale, l'annulation de la réservation de la salle. Raison invoquée : non-paiement «à temps». «Les personnes chargées de payer la salle se sont présentées, aujourd'hui (hier, ndlr), en vue de régler la facture. La direction de l'hôtel leur a signifié que la réservation est annulée et la salle a été donnée à quelqu'un d'autre pour la même date. Comme seule explication, les responsables ont argué que le paiement devait être fait une journée avant», explique Sofiane Sekhri, chargé de communication du parti Jil Jadid. Ce dernier estime qu'un coup politique du pouvoir n'est pas «à écarter». L'information est également confirmée par Ahmed Benbitour, membre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Du côté de la direction de l'hôtel Hilton, la confirmation est difficile à obtenir. Contactée, la directrice commerciale confirme avoir «entendu parler» de l'annulation, même si le patron du groupe Dahli, propriétaire de l'hôtel, n'a pas souhaité répondre. «Je suis à l'étranger et en réunion», a tout simplement déclaré Abdelwahab Rahim, contacté sur son portable. L'annulation de la rencontre est-elle un moyen détourné pour empêcher la tenue de la conférence nationale de l'opposition ? La question est légitime. Les réactions de la direction générale de l'hôtel Hilton et du retard pris dans l'obtention de l'autorisation administrative cachent mal les velléités d'un blocage. Pour faire face à cette situation, pour le moins inattendue, les membres de la coordination devront se réunir aujourd'hui pour se pencher sur la question. Si le changement de salle n'est pas à écarter, d'autres actions seront également envisageables. Dans une récente déclaration sur un site électronique, le président du RCD, Mohcine Belabbas, n'a pas exclu le recours à la rue dans le cas où le pouvoir voudrait empêcher la tenue de cette conférence. Jusqu'à hier, les membres de la CNLTD ont envoyé plus de 100 invitations à des partis et personnalités publiques pour assister à la conférence nationale de l'opposition. Mais la rencontre aura-t-elle lieu ? La question reste posée.