L'ancien président du Conseil constitutionnel, Saïd Bouchaïr, appelle au changement du statut de la Cour des comptes, de sorte à consacrer son indépendance. Lors de sa rencontre avec Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la présidence de la République en charge de ces consultations, ce constitutionnel connu en Algérie a fait des propositions dans le sens de l'indépendance de la Cour des comptes, capitale pour veiller sur les comptes et les finances du pays. M. Bouchaïr a également proposé de changer l'appellation du Conseil constitutionnel, pour devenir «Cour constitutionnelle suprême». Il a indiqué, en outre, que les consultations ont porté sur les questions liées aux droits et libertés, la séparation entre les pouvoirs, le contrôle des institutions constitutionnelles et l'indépendance de la justice. Il a estimé primordial que le juge ne soit soumis qu'à la loi et d'appliquer le principe de l'égalité entre les citoyens. De son côté, le chef de la Wilaya I historique, Tahar Zbiri, a mis l'accent, sur la préservation des valeurs de la Révolution algérienne, lors d'un entretien avec Ouyahia. Tahar Zbiri, sénateur du tiers présidentiel, a insisté sur les valeurs de la Révolution algérienne qui doivent être «ancrées» dans la Constitution, ajoutant que sa participation aux consultations n'est qu'un «devoir national». Le Front Al Moustakbal a proposé, quant à lui, que la nouvelle Constitution soit «consensuelle et prospective» et repose sur des «mécanismes démocratiques». Par la voix de son président, Abdelaziz Belaïd, il a indiqué que sa formation politique était «favorable à l'élaboration d'une Constitution prospective s'étendant sur une longue durée tout en tenant compte du principe de la démocratie participative». Il a précisé qu'il suggérait «une révision approfondie» des dispositions et articles de la Constitution pour «aboutir à une réforme politique globale et approfondie de l'Etat», soulignant le «soutien du Front Al Moustakbal au régime semi-présidentiel». Il prône également «le retour au poste de chef du gouvernement avec élargissement des prérogatives tout en donnant la place qui sied aux groupes parlementaires et relançant le domaine législatif par des lois organiques cohérentes dans le fond et la forme». Il a demandé, à ce propos, la «formation d'un gouvernement issu du parti qui remporte la majorité aux élections législatives (...) pour assumer ses responsabilités devant le peuple». S'exprimant sur les élections, M. Belaïd a suggéré la création d'une «instance constitutionnelle, nationale, indépendante et permanente, chargée d'organiser, de superviser, de surveiller et d'annoncer les résultats des scrutins (municipales, législatives, présidentielle, référendum) pour éviter toute suspicion ou fraude».Le parti propose également la «création d'une Cour constitutionnelle et la mise en place de fondements constitutionnels qui garantissent l'intégrité et la transparence de l'opération électorale dans toutes ses étapes».