Le parti du Front Al Moustaqbal a proposé, mardi à Alger, par la voix de son président, Abdelaziz Belaid, que la nouvelle constitution soit "consensuelle et prospective" et repose sur des "mécanismes démocratiques". Lors d'une conférence de presse consacrée à l'explication des propositions du parti sur la révision de la Constitution après sa rencontre lundi avec Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations sur l'amendement constitutionnel, M. Belaid a indiqué que sa formation politique était "favorable à l'élaboration d'une constitution prospective qui s'étend sur une longue durée tout en tenant compte du principe de la démocratie participative". Il a précisé qu'il suggérait "une révision approfondie" des dispositions et articles de la Constitution pour "aboutir à une réforme politique globale et approfondie de l'Etat", soulignant le "soutien du Front Al Moustaqbal au régime semi-présidentiel". Il prône également "le retour au poste de chef du gouvernement avec élargissement des prérogatives tout en donnant la place qui sied aux groupes parlementaires et relançant le domaine législatif par des lois organiques cohérentes dans le fond et la forme". Il a demandé, à ce propos, la "formation d'un gouvernement issu du parti qui remporte la majorité aux élections législatives (...) pour assumer ses responsabilités devant le peuple". S'exprimant sur les élections, M. Belaid a suggéré la création d'une "instance constitutionnelle nationale indépendante et permanente chargée d'organiser, de superviser, de surveiller et d'annoncer les résultats des scrutins (municipales, législatives, présidentielle, référendum) pour éviter toute suspicion ou fraude". Le parti propose également la "création d'une cour constitutionnelle et la mise en place de fondements constitutionnels qui garantissent l'intégrité et la transparence de l'opération électorale dans toutes ses étapes". S'agissant du renforcement du pouvoir judiciaire et la séparation des pouvoirs, il a estimé important d'"élire le président et les membres du Conseil supérieur de la magistrature par des magistrats" et de s'éloigner de ce qu'il a appelé la "démocratie de façade". D'autre part, M. Belaid a souligné son soutien à l'amendement relatif au mandat présidentiel limité à un seul de cinq ans renouvelable une seule fois, insistant sur l'"importance de l'alternance pacifique au pouvoir en tant que moyen et choix stratégique irréversible". A une question sur la position du parti à l'égard du mode d'adoption de la nouvelle constitution, il a affirmé soutenir l'"organisation d'un référendum populaire après un dialogue avec tous les Algériens". Au sujet de sa rencontre avec M. Ouyahia, ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, lors d'une séance tenue lundi, M. Belaid a indiqué avoir évoqué plusieurs questions dont "l'absence de confiance entre gouvernant/gouverné, affirmant que la politique du parti était en faveur d'un "dialogue national ouvert (...) et contre la politique de la chaise vide".