"M. Ouyahia nous a dit que ce n'est pas lui qui décide et que son rôle consiste seulement à recueillir les propositions des responsables et à les écouter", a déclaré M. Abdelaziz Belaïd. "M. Ouyahia nous a laissé entendre que la Constitution sera soumise à référendum, mais il a été honnête en nous disant aussi que la décision ne lui appartient pas et qu'elle est du ressort du président de la République." C'est ce qu'a soutenu, hier, Abdelaziz Belaïd, le président du Front Al-Moustaqbal. Contacté par téléphone, M. Bélaïd qui dit avoir été reçu pendant une heure et demie par le chef de cabinet à la présidence de la République, à l'occasion des consultations autour de la révision de la Constitution, a précisé qu'après la remise d'un document comportant les propositions de son parti, Al-Moustaqbal, sur ce sujet, "il ne nous a fait aucune promesse quant à la prise en compte de nos propositions". "M. Ouyahia nous a dit que ce n'est pas lui qui décide et que son rôle consiste seulement à recueillir les propositions des responsables et à les écouter", a-t-il précisé à ce sujet. À propos d'écoute, justement, M. Ouyahia n'a pas manqué de relancer M. Belaïd sur un certain nombre de questions en lui demandant d'approfondir "certains points". Il en est ainsi à propos de l'une des revendications phares du parti : "Le renforcement du pouvoir judiciaire et la séparation des pouvoirs." Selon lui, "il est important d'élire le président et les membres du Conseil supérieur de la magistrature par des magistrats et de s'éloigner d'une démocratie de façade". Dans ce cadre, l'ancien patron de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) plaide pour l'élaboration d'une Constitution "prospective" qui s'étend sur une longue durée tout en tenant compte du principe "de la démocratie participative". Dans ce cadre, il notera sa propension à "une révision approfondie des dispositions et articles de la Constitution pour aboutir à une réforme politique globale et approfondie de l'Etat". Le Front Al-Moustaqbal est dans ce cadre favorable au régime semi-présidentiel. Dans les faits, il prône le retour au poste de chef de gouvernement avec élargissement de ses prérogatives tout en donnant "la place qui sied aux groupes parlementaires et relançant le domaine législatif par des lois organiques cohérentes dans le fond et la forme". La formation d'un gouvernement issu du parti qui remporte la majorité aux élections législatives pour assumer ses responsabilités devant le peuple est revendiquée par Belaïd, à l'image de Amar Saâdani, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN). Aussi, et dans l'objectif de garantir des élections transparentes et crédibles, M. Belaïd a suggéré la création d'une "instance constitutionnelle nationale indépendante et permanente chargée d'organiser, de superviser, de surveiller et d'annoncer les résultats des scrutins qu'ils s'agissent des locales, législatives, présidentielle, référendum pour éviter toute suspicion ou fraude". L'institution d'une cour constitutionnelle est tout autant revendiquée par le patron du parti qui plaide dans le même temps pour la mise en place de fondements constitutionnels qui garantissent l'intégrité et la transparence de l'opération électorale dans toutes ses étapes. Le nombre des mandats présidentiels "doit être limité à cinq ans renouvelable une seule fois", a insisté Bélaïd tout en soulignant "l'importance de l'alternance pacifique au pouvoir en tant que moyen et choix stratégique irréversible". N. M. Nom Adresse email