La rédaction du quotidien sportif le plus diffusé en Europe, bouillonne à la veille de la Coupe du monde de football. Elle a décidé, pour le premier jour du Mondial, d'atteindre le tirage d'un million d'exemplaires. Un groupe d'envoyés spéciaux chevronnés suivra les matchs à partir du Brésil et les commentera sur les pages de La Gazzetta Dello Sport. Valerio Piccioni, grand connaisseur du football africain, nous livre ses impressions sur l'équipe de Halilhodzic. - Que pensez-vous de l'équipe algérienne, formée presque exclusivement de joueurs qui évoluent dans des clubs européens ? L'Algérie a une belle équipe nationale, si on prenait en considération le profil de chaque joueur. Le problème consiste à voir quelle sera la «cohérence» du groupe quand les footballeurs sélectionnés joueront dans la même sélection. L'expérience compte beaucoup quand on participe au Mondial, pas seulement celle de l'individu mais surtout celle du collectif. Voilà pourquoi, il est difficile que l'Algérie surprenne durant cet événement. - Comment jugez-vous le niveau des quatre footballeurs algériens, qui jouent dans des équipes italiennes, et ont été sélectionnés pour le Mondial ? J'aime le jeu de Faouzi Ghoulam. Il a bien joué dans l'équipe du SSC Napoli. N'oublions pas que le championnat italien est impitoyable au début : il suffit d'une faute lors d'un match et tout le monde vous tombe dessus. C'est pourquoi, considérant qu'il est en Italie depuis seulement quelques mois, il faut lui reconnaître un grand mérite. Saphir Taider a fait les frais d'une saison mi-figue, mi-raisin de l'Inter Milan, une saison de transition. Les autres, Djamel Mesbah et Hassan Yebda, ont flotté à un niveau «suffisant». - Que pensez-vous de l'entraîneur Vahid Halilhodzic? Vahid Halilhodzic est un nomade du football. Il a entraîné dans les coins les plus disparates du monde. Il connaît l'Atlas du football et a formé de grands joueurs, par exemple quand il était au Paris Saint-Germain. Le problème de ce genre de personnage est qu'il change trop souvent de domicile. Il a du mal à prendre racine. Mais son expérience avec l'Algérie reste de toute manière une grande occasion pour lui. - Pensez-vous que les Verts pourront tenir tête aux autres équipes du groupe ? Cela va être dur. La Belgique pourrait être la révélation : son équipe a des joueurs de grand talent, comme Dries Mertens du Napoli ou Eden Hazard du Chelsea. La Russie a Fabio Capello comme entraîneur, il a donné une grande solidité à l'équipe. La Corée du Sud est un objet plus mystérieux. En une phrase, cela va être dur pour les Verts. - Combien de cappuccino êtes-vous prêt à parier que l'Algérie sera qualifiée au second tour ? L'équipe algérienne est trop importante dans l'histoire du football. A partir des arrêts du gardien de but Albert Camus, à Belcourt, jusqu'à l'équipe du Front de libération nationale. C'est pourquoi, on ne peut la réduire à quelques cappuccinos.
- Quelle équipe allez-vous supporter ? L'Italie, of course. Mais aussi l'Argentine qui possède des attaquants représentant la beauté du football. Mais ce serait bien de pouvoir suivre l'Algérie, au moins jusqu'à son élimination directe.