Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, exclut le retour du FIS dissous sur la scène politique. Interrogé, hier, lors d'un point de presse tenu au Conseil de la nation, sur le retour supposé de ce parti à l'origine de la décennie noire, M. Sellal a été catégorique en affirmant que cette question était définitivement «tranchée», et ce, «depuis des années». Donc pas de retour en arrière ou de nouvelles concessions.Pour étayer ses propos, M. Sellal se réfère à la loi sur les partis qui est «claire à ce sujet et a été appliquée à la lettre». «Le FIS, en tant que parti, ne figure pas sur notre agenda», a-t-il encore insisté. L'invitation de certains dirigeants au sein de ce parti dissous a été interprétée par certains milieux comme un premier pas vers le retour dans l'arène politique de cette formation. Et c'est au Premier ministre de faire la mise au point en précisant que leur invitation aux consultations n'est nullement une offre de retour. «Ils ont été convoqués en tant que personnalités afin de participer aux consultations sur le projet de révision constitutionnelle, car le président de la République en personne a donné des instructions pour qu'aucun Algérien ne soit exclu», a souligné M. Sellal, qui enterre ainsi définitivement le fantôme du FIS dissous que certains veulent ressusciter à dessein. C'est El Hachemi Sahnouni, un des fondateurs du FIS, qui a remis la question du retour du parti dissous sur la scène médiatique. Dans un entretien à une chaîne de télé privée, cet islamiste a affirmé avoir reçu, avec d'autres anciens dirigeants du FIS, le feu vert du pouvoir pour se relancer en politique sous un autre sigle. Trois anciens du FIS ont été invités à participer aux consultations sur la révision de la Constitution. Si les deux premiers, El Hachemi Sahnouni et Madani Mezrag, ont confirmé leur participation, Abdelkader Boukhamkham, quant à lui, a décliné l'invitation du chef de cabinet de la présidence de la République. Sur un autre registre, celui de la probable dissolution du Parlement revendiquée notamment par le Parti des travailleurs, Abdelmalek Sellal a affirmé qu'elle aussi ne figurait pas dans l'agenda du gouvernement. M. Sellal a cependant rappelé que la question relevait des prérogatives du président de la République, conformément à la Constitution. «Le renforcement et l'élargissement des prérogatives du Parlement avec ses deux Chambres figurent, en revanche, parmi les propositions que renferme le projet de Constitution soumis actuellement aux partis et personnalités nationales pour débat et enrichissement», a ajouté le Premier ministre. M. Sellal a été également interpellé sur la non-parution de certains titres, à l'instar du journal El Fadjr pour n'avoir pas honoré ses dettes vis-à-vis des imprimeries ; il a tenté de rassurer en attestant que «l'Etat n'avait nullement l'intention de restreindre la liberté de la presse». Abdelmalek Sellal a indiqué dans ce sillage que «l'Etat tente, autant que possible, d'aider la presse écrite, mais celle-ci doit à son tour faire montre de bonne volonté en proposant un échéancier pour honorer ses dettes contractées auprès des imprimeries et faire preuve de crédibilité».