«Iln'y aura pas de retour du partidissous (FIS) et aucunprojetd'amnistie généralen'est inscrit sur l'agenda de l'Etat», a déclaré Abdelmalek Sellal.Malgré cettemise au point, la zone d'ombre persiste sur l'éventuel retour des ex-responsables et militants du partidissous sous une autre appellation. Intervenant lors d'une conférence de presse tenue hier en marge de la tenue du Conseil de la nation, le Premier ministre a levé le voile sur les dernières rumeurs faisant état du retour de l'ex-parti dissous et d'une éventuelle amnistie en faveur des terroristes. «Les lois de la République ont tranché depuis plusieurs années», a indiqué Abdelmalek Sellal. C'est pour la première fois qu'un haut responsable s'exprime au sujet de certaines rumeurs qui ont circulé ces derniers mois faisant état d'une éventuelle retour du FIS dissous et sur une amnistie générale qui serait décrétée en faveur des terroristes. Comme nous l'avons donné dans nos précédentes éditions, les invitations adressées aux ex-responsables du parti dissous par le cabinet de la Présidence de la République afin de prendre part aux concertations sur la révision de la Constitution a fait couler beaucoup d'encre à ce sujet. Cela a également fait réagir les représentants de la société civile et surtout les organisations des familles de victimes du terrorisme. Elles ont même menacé de saisir les tribunaux si, toutefois, les «bourreaux» de leurs parents et proches seront blanchis par la voie d'une éventuelle «amnistie générale». Le Premier ministre a saisi l'occasion de la tenue du Conseil de la nation sur le plan d'action du gouvernement pour mettre la lumière sur ces informations. «La question du retour du Front islamique du salut (FIS) sur la scène politique est tranchée depuis des années», a indiqué M. Sellal lors d'un point de presse, animé après avoir répondu aux préoccupations des membres du Conseil de la nation sur le plan d'action du gouvernement. La loi sur les partis est «claire à ce sujet et elle a été appliquée à la lettre», a-t-il rappelé. Le FIS en tant que parti ne figure pas sur notre agenda, a-t-il ajouté, indiquant soulignant que certains dirigeants du parti dissous ont été convoqués en tant que personnalités afin de participer aux consultations sur le projet de révision constitutionnelle. Le président de la République, en personne, a donné des instructions pour qu'«aucun Algérien ne soit exclu», a-t-il soutenu. En ce qui concerne les rumeurs qui ont circulé sur une éventuelle amnistie générale, Abdelmalek Sellal devait indiquer : «Nous n'avons jamais parlé d'amnistie générale.» Interrogé sur l'engagement du gouvernement de faire évoluer le projet de réconciliation nationale inscrit aussi bien dans le programme d'action du gouvernement que dans le projet de révision de la Constitution, Sellal a répondu que cette démarche vise en réalité «à rattraper les lacunes et corriger les défaillance dans l'application du projet». Citant l'exemple de l'interdiction de sortie pour certains cadres du FIS dissous. «Durant la campagne électorale, des membres de l'ex-AIS (Armée islamique du salut) ont soulevé ce problème», a précisé Sellal. «Beaucoup d'entre eux découvrent qu'ils sont sur la liste rouge au moment de prendre l'avion», a-t-il dit. Pour Sellal, il s'agit là plus d'un problème bureaucratique que d'une décision politique. La réconciliation nationale, telle que conçue par le pouvoir, explique-t-il, touchera les victimes «de toutes les tragédies nationales, à commencer par les événements de 1963». Régler le conflit à Ghardaïa fait partie aussi de ce processus, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Premier ministre a écarté le retour du FIS à la vie politique. En somme, malgré cette mise au point, beaucoup de zones d'ombre persistent au sujet du retour du parti dissous. Si Abdelmalek Sellal a exclu le retour du parti, il n'a pas donné de détail sur le retour de ces membres et militants sous une autre appellation, comme l'avait annoncé Madani Mezrag, l'ex-«émir» de l'AIS.