Il est à craindre que le bilan de cette année soit encore plus lourd, car c'est durant la saison estivale qu'est enregistré un pic des accidents de la circulation. Deux cent soixante-quinze décès en quatre mois. Une hausse dramatique du nombre d'accidents de la route en milieu urbain. Ce sont des chiffres qui donnent froid dans le dos. En l'espace de quatre mois seulement, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a enregistré 275 morts sur un total de 5843 accidents de la route en zone urbaine. Comparativement à la même période de l'année précédente, une hausse de 32% des décès a été enregistrée, alors que le bilan annuel moyen est de 700 morts. Ces chiffres effarants ont été révélés sur les ondes de la Chaîne III par le sous-directeur de la prévention et de la sécurité routière à la DGSN, le commissaire principal Ahmed Naït El Hocine, qui relève aussi une hausse de 9% du nombre d'accidents qui ont également fait, durant la même période, 6861 blessés. Il est à craindre donc que le bilan de cette année soit encore plus catastrophique, d'autant que c'est durant la saison estivale qu'est enregistré un pic des accidents de la circulation. Au cours de la saison estivale 2013, 5472 accidents ont eu une fin tragique avec 246 décés. La période la plus accidentogène de l'année, selon la police, a été le mois d'août avec 1651 accidents, alors que le mois le plus meurtrier de l'année 2013 a été celui de juin avec 90 morts. Cela dit, à l'origine de cette hécatombe, M. Naït El Hocine pointe du doigt le facteur humain. L'excès de vitesse et l'inattention des conducteurs sont les principales causes de ces accidents, selon ce haut responsable de la police, qui ajoute que l'état du véhicule n'est responsable que de 2% de ces accidents. Ce dernier salue les efforts menés par les agents de police en matière de prévention qui auraient contribué à atténuer un tant soit peu le nombre des sinistres routiers. «Il y a une part de satisfaction pour la police, parce qu'il y a une croissance effrénée du parc automobile qui normalement conduit à l'aggravation de la sinistralité, ce qui n'est pas le cas actuellement», se réjouit-il. Ce responsable révèle, par ailleurs, que ce sont des véhicules de moins de cinq ans qui sont les plus impliqués dans ces accidents. «En 2013, il y a eu 6248 véhicules de moins de 5 ans impliqués dans des accidents de la circulation sur les 13 472 accidents enregistrés», a-t-il indiqué. Il n'a pas minimisé non plus le nombre de chauffeurs professionnels dans ces nombreux accidents. Sur les 17 990 conducteurs impliqués dans les accidents, 2019 sont des professionnels, soit 11%, a-t-il précisé. Annoncé depuis quatre ans et prévu par la loi, le chronotachygraphe (le mouchard, comme on aime le nommer) n'a toujours pas vu le jour. Le ministère des Transports tarde toujours à mettre en place ce dispositif. Selon M. Naït El Hocine, «le mouchard, une revendication de la police, a été effectivement prévu par la loi, mais cette loi a besoin de textes d'application». Il faut qu'il y ait, selon lui, «un ancrage juridique pour définir les sanctions imposables aux chauffeurs, aux propriétaires des entreprise de transport, etc.». Il évoque également «un aspect technique lié aux modalités d'installation de ce dispositif au niveau des poids lourds. Une étude doit être menée, qui prendra certainement du temps».