Cent trente-sept milliards de dinars est le montant du marché d'assistance à maîtrise d'ouvrages de la Grande-Mosquée d'Alger. L'étude qui devrait être entamée, à partir de la publication de l'avis d'attribution définitif par la société canadienne d'ingénierie-construction, Dessau-Soprin, qui a raflé ledit marché, devrait s'achever dans un délai n'excédent pas les 5 mois, nous apprend Abedellah Temine, responsable chargé de la communication au ministère des Affaires religieuse, à moins que les trois autres bureaux d'études soumissionnaires, évincés à l'évaluation, se décident à déposer leur recours. A l'heure actuelle, aucun recours n'est enregistré par le département de Ghlamellah, indique M. Temine. Cette infrastructure aux dimensions pharaoniques est présentée par ses « initiateurs » comme un futur chef-d'œuvre architectural, un « concentré » de multifonctionnalités et par-dessus le marché, la troisième dans le monde en termes de capacité d'accueil avec 120 000 fidèles. Une somme colossale qui viendra s'ajouter à l'enveloppe consacrée à la réalisation des 12 lots du projet. Une enveloppe au montant encore indéfini. Celle-ci, dira M. Temine, « sera en fonction de la conception définitive du projet », dont le « coût, quel qu'il soit, sera pris en charge par l'Etat qui s'est engagé pour sa réalisation ». Un minaret de 300 m de hauteur, à plusieurs niveaux, une salle de prière pour 40 000 fidèles et une esplanade pouvant accueillir 80 000 autres, un musé d'histoire, un centre de recherches, une salle de conférence de 1500 places, une école post-graduation pour les sciences islamiques et humaines, un centre culturel, une bibliothèque, une médiathèque, des amphithéâtres, un motel de 300 chambres, un centre de santé spécialisé, des commerces, des restaurants et multiservices, des ateliers et magasins d'artisanat, des parkings et des espaces de stationnement de plus de 6000 places, des jardins et parcs de loisirs, le grand « complexe », une « ville dans une mosquée » s'étendra sur une superficie de 10 ha dans la commune de Mohammadia. Pourquoi un tel projet ? Pour les responsables des affaires religieuses, la construction de la Grande-Mosquée d'Alger relève presque de la nécessité (ou le luxe) de marquer l'histoire, notamment cette période « post-indépendance » et cela, avec la réalisation d'une mosquée qui sera le symbole fort de cette ère. C'est aussi et surtout une idée du raïs, pour qui les « affaires religieuses ont toujours constitué une de ses priorités », affirme le cheikh Temine. « L'idée existait depuis un bon moment et elle a été relancée par le président de la République ». Début des travaux : fin de l'année. Ce « petit retard », justifie le cheikh, est dû au choix du terrain. Celui-ci devrait satisfaire à certaines conditions comme présenter des accès faciles et avoir une façade maritime et « doit, ajoute M. Temine, être… à portée de vue, que ce soit du ciel, de la mer, ou de la terre ». Les sites proposés à Bouzaréah, Bab Ezzouar, Sidi Abedellah n'arboraient pas les « signes » recherchés. Rappelons qu'une agence nationale pour le suivi et la gestion de la réalisation de la Mosquée d'Alger a été instituée par un décret exécutif en avril dernier et regroupe plus de 13 départements ministériels. La GMA aura le cadre juridique d'une Epic et devra être opérationnelle en 2009. Soit un délai de réalisation de 76 mois.