De l'avis de l'agence nationale de réalisation et de gestion de la Grande mosquée d'Alger, la société Gemo «ne répond pas aux critères d'éligibilité». L'entreprise Gemo (société de droit français) et ses partenaires ayant soumissionné pour l'assistance et la maîtrise de l'ouvrage d'art de la Grande mosquée d'Alger, conteste l'attribution définitive de ce marché au profit de la société canadienne Dessau/Soprin. Dans un long communiqué rendu public hier, les responsables de Gemo ont fait part de leur désapprobation en mentionnant noir sur blanc: «Nous avons été très surpris, lors de l'ouverture des plis financiers, que notre groupement ait été écarté sans pour autant avoir eu la possibilité que notre dossier technique soit examiné par la commission technique». Gemo rappelle, en outre, dans ce document, qu'en juin 2006, suite à l'attribution provisoire de ce marché toujours au profit des Canadiens, cette société a saisi, par voie de recours, aussi bien la tutelle des affaires religieuses et des waqfs que les responsables de la commission nationale des recours. Le contenu de ce recours traduisait le mécontentement de la société Gemo quant au à la désignation de la société canadienne. Cependant, ce qui semble provoquer la colère des responsables de l'entreprise Gemo qui ont fini par porter cette affaire sur la place publique, c'est beaucoup plus le silence radio imposé du côté de ces instances saisies. «Nous n'avons pas eu de réponse à notre recours» notent-on dans le communiqué. Les rédacteurs du document considèrent que si l'attribution définitive du projet d'assistance et de maîtrise de l'ouvrage d'art de la future Grande mosquée, de même que la signature du contrat avec l'entreprise Dessau/ Soprin ne sont pas parus dans le Journal Officiel, la tutelle des affaires religieuses pourrait toujours apporter des rectifications en leur faveur. C'était compter sans la déclaration faite, hier, par M.Alioui Lakhdar, directeur de l'Agence nationale de réalisation et de gestion de la Grande mosquée d'Alger. Ce dernier, contacté hier par nos soins, notera sans le moindre détour que le groupement Gemo ne répond guère aux critères d'éligibilité et qu'il s'agit là, d'une décision approuvée par les membres de la Commission nationale des marchés (CNM). «Une telle décision répond également au contenu des textes de lois en vigueur» tient encore à préciser M.Alioui. Néanmoins, dans le dernier communiqué de Gemo dont une copie devrait être destinée à l'intention du président de la CNM et une autre à l'adresse de la tutelle des affaires religieuses, les responsables de cette société rappellent qu'en juin 2006, lors de la séance d'ouverture des plis techniques, les tableaux préparés pour recevoir les informations de la taille, des capacités financières et l'expérience des bureaux d'étude «n'ont pas été renseignés». Les mêmes responsables dénoncent également le fait que, lors de cette séance, les résultats de Gemo et des autres concurrents «n'étaient pas divulgués publiquement sous prétexte qu'ils ne remplissaient pas les conditions des cahiers des charges». Ce qui est loin d'être la cas, poursuivent-ils, du détenteur du marché, à savoir l'entreprise Dessau/ Soprin qui totalisent une note de 82 points sur 100 sur le partie technique et dont l'offre financière était de 1371 176.673DA. A noter enfin, que le coût de réalisation de la Grande mosquée d'Alger, troisième au monde après celles des deux Lieux Saints de l'Islam (Arabie Saoudite), est estimé à 2,2 milliards d'euros.