Une véritable polémique est née, jeudi dernier, en marge de la visite à Constantine de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, autour de la réhabilitation de la maison située à l'impasse El Mekki Benbadis, dans le quartier de la Casbah, et où avait vécu pendant plusieurs années le cheikh Abdelhamid Benbadis. Présente sur les lieux, Fouzia Benbadis, nièce du cheikh et membre du sénat a tenu à rétablir une vérité sur la vie de son oncle concernant la maison à qui, on lui attribuait la propriété. «Je m'inscris en faux contre ce titre de propriété qu'on attribue au Cheikh, simplement parce la maison ne lui appartenait nullement ; certes, il y a passé plusieurs années, mais aucun document officiel ne le justifie», nous a-t-elle révélé. Surpris par cette révélation, le directeur de l'office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), Abdelouahab Zakkar, a affirmé qu'il détient un document officiel qui spécifie que cette maison, sise à la Casbah, est la propriété du Cheikh et c'est ce qui a motivé les pouvoirs publics à l'inscrire dans la liste des bâtisses à restaurer, au même titre que d'autres demeures classées patrimoine culturel. Etonné, le directeur de l'OGEBC informe la nièce du Cheikh qu'une authentification du document sera requise. « J'ai vu les transcriptions contenues dans ce document et le nom qui y figure n'indique nullement la vraie filiation de mon oncle », notera Fouzia Benbadis qui n'est autre que la fille de Abdelhak, frère cadet du cheikh Benbadis. Et d'ajouter : «Je persiste et signe dans ce que je vous dis, car son frère qui est mon père, m'a dit la même chose au sujet de cette maison». Notons que le frère de Abdelhamid Benbadis, Abdelhak était très proche de son frère aîné. Il disposait de ce fait d'informations méconnues du grand public et qu'à ce titre il constitue une source extrêmement fiable quant à la vie et l'œuvre du président de l'association des ulémas. Sans le dire vertement, notre interlocutrice n'écarte pas une odeur nauséabonde d'une certaine récupération historique à l'occasion de l'évènement de 2015. Il est encore utile de savoir que le projet de réhabilitation de la maison en question a été doté d'une enveloppe de 90 millions de dinars.