Photo : Fouad S. La ville de Tlemcen avait honoré le fondateur de l'Association des oulémas musulmans algériens, le Cheikh Abdelhamid Benbadis, à l'occasion de sa clôture de l'interprétation du Saint Coran, a indiqué, hier, son frère, Abdelhak Benbadis ,qui a exposé le cadeau représentant une attestation en cuir et d'autres rares documents concernant la figure emblématique de la réforme en Algérie. Les participants à la rencontre organisée par le quotidien Echaab, sous le thème «la journée du savoir… et l'identité nationale» ont beaucoup apprécié cette déclaration surtout qu'elle coïncide avec l'inauguration de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» lors de la journée du savoir célébrée chaque année en mémoire au Cheikh. Cependant, la chargée de communication du ministère des Affaires religieuses, Adda Fellahi, a regretté le fait que l'Imam et d'autres grandes personnalités nationales ont été marginalisées lors de l'ouverture. Lors de la rencontre d'hier, Abdelhak Benbadis a également précisé quelques points à propos de la vie et de la mort de son frère. «Il n'était atteint d'aucune maladie et on ne l'a pas empoisonné. Je déclare de cette tribune qu'il était mort de fatigue et de saturation. Il donnait 15 heures de cours par jour et pendant le week-end il voyageait à la capitale. Il s'est éteint comme une bougie», a-t-il témoigné. Pour sa part, le Cheikh Mohamed Salah Seddik a affirmé que Abdelhamid Benbadis était un Imam, un enseignant, un réformateur qui connaissait la valeur du temps et du savoir. «Il n'a vécu que 50 ans mais il a beaucoup fait», a-t-il souligné. M. Seddik a eu l'occasion de rencontrer l'Imam à l'âge de 8 ans alors qu'il se trouvait à Alger en compagnie de son père et son oncle maternel Tahar Ait Aissa. «Il avait mis sa main sur ma tête et avait lu un verset du Coran. Dès qu'il l'a levée, je n'ai gardé que son image dans ma tête alors que j'étais ébloui par ce que je venais de voir dans la capitale», se souvient-il encore. Il ajoute qu'avant de le voir, il avait une idée très confuse sur l'Imam. Il explique qu'en Kabylie, il y avait ceux qui ne l'aimaient pas du tout et d'autres qui l'admiraient dont Tahar Ait Aissa qui l'a accueilli chez lui pendant trois jours et qui lui a offert un burnous kabyle. «Le Cheikh avait, à cette occasion, parlé avec grandeur de la femme amazighe en citant Fatma N'soumer», indique M. Seddik. Le vice-président de l'Association des oulémas musulmans algériens, le Dr Ammar Talbi a, quant à lui, rappelé que l'Imam encourageait l'enseignement de la femme. «Il consacrait un cours par jour aux femmes. Avant de mourir en 1940, il avait l'intention d'envoyer le premier groupe de jeunes filles terminer leurs études secondaires au Caire», a-t-il affirmé.