Sept quotidiens et hebdomadaires indépendants égyptiens ont annoncé mercredi dernier que leurs journaux n'allaient pas paraître dimanche 9 juillet en signe de protestation contre le manque de réformes dans le domaine de la presse. Les rédacteurs en chef de ces publications, les quotidiens Al Masri Al Yaoum, Al Alam Al Yaoum, Nahdet Masr et les hebdomadaires Sawt Al Oummah, Al Arabi, Al Fagr et Al Khamis, ont indiqué lors d'une conférence de presse qu'ils entendaient ainsi dénoncer l'« image horrifiante » de la presse libre en Egypte. Ils ont accusé le président égyptien Hosni Moubarak de n'avoir pas tenu sa promesse, faite en février 2004, de combattre les atteintes à la liberté de la presse. Un projet de loi sur la presse proposé par le gouvernement, qui doit être débattu dimanche au Parlement, annule les peines de prison dans certaines affaires concernant les publications mais pas dans toutes, ce que les journalistes revendiquent. Ils protestent également contre le maintien de la peine de prison pour atteinte au président de la République et contre le fait que la nouvelle loi introduise une nouvelle peine pénalisant les journalistes lançant des accusations de corruption. Plusieurs journalistes ont comparu en justice depuis le début de l'année pour différentes accusations, notamment pour avoir dévoilé des affaires de corruption. Fin juin, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'opposition Al Doustour et une journaliste ont été condamnés à un an de prison pour avoir porté atteinte à M. Moubarak.