L'équipe nationale s'est inclinée (1-2) face à la Belgique pour son premier match en Coupe du monde 2014. Quels enseignements peut-on et doit-on tirer de cette sortie ratée ? Le fait marquant est sans nul doute l'effondrement physique intervenu au milieu de la deuxième mi-temps. Il découle directement des grands efforts défensifs consentis depuis le coup d'envoi. Le coach belge Marc Wilmots l'a fort justement souligné, en conférence de presse, en déclarant : «En voyant la manière avec laquelle l'adversaire se comportait depuis le début du match, j'étais sûr qu'à un moment il allait lâcher. Il a tout axé sur le travail défensif qui nécessite une débauche d'énergie qu'apparemment l'Algérie ne pouvait supporter. La suite m'a donné raison. A la pause, j'ai demandé à mes joueurs de ne pas s'impatienter et de continuer à développer du jeu, en attendant que les Algériens lâchent prise.» C'est ce qui s'est produit. Le tort des Verts cst qu'ils ont trop vécu sur l'avantage que leur a donné Feghouli, sur penalty, à la 23'. Ils étaient excessivement prudents, trop défensifs. Les statistiques du match fournies par la FIFA ne laissent pas la moindre place au doute. C'est la plus mauvaise feuille d'examen rendue par une équipe depuis le début du Mondial brésilien. Face à ce constat, le coach Vahid Halilhodzic s'est dédouané en clamant : «Les joueurs ont péché en ralentissant le jeu à chaque fois qu'ils récupéraient le ballon. Il aurait fallu faire le contraire en enchaînant les attaques sitôt le ballon récupéré. Ainsi, ils auraient placé les Belges dans une situation inconfortable. Après l'ouverture du score et le doute qui s'est insinué dans l'esprit de l'adversaire, attaquer était le meilleur moyen de faire le break. Je n'ai pas compris pourquoi mes joueurs ralentissaient le jeu au lieu d'accélérer. J'ai crié à en perdre la voix. En vain.» Comme toujours lorsque l'équipe nationale ne gagne pas, ce sont les joueurs qui n'ont pas appliqué (suffisamment) les consignes du coach ! Ce n'est pas nouveau. D'autres sélectionneurs avant lui ont eu recours à ce discours pour «expliquer» une défaite. Celle-ci aurait pu prendre une ampleur plus grande sans la belle prestation de Raïs M'bolhi, qui a été sans conteste le meilleur joueur algérien dans ce match. Il a fait deux, trois arrêts décisifs qui ont évité à l'Algérie de rentrer aux vestiaires avec une défaite traumatisante. Vahid Halilhodzic n'a, a priori, aucune envie de faire une radioscopie de la rencontre et surtout des circonstances de son déroulement avec au final une défaite au goût amer. Sur l'effondrement physique de la seconde période, il a préféré dégager en touche en balançant : «Les joueurs ont souffert physiquement parce qu'ils ont trop défendu, subi, au lieu de jouer l'offensive comme ils savent le faire. Attention, il ne faut pas déformer ce que je dis. Je n'ai aucun reproche à faire à mes joueurs qui ont été héroïques et ont joué avec leurs moyens devant la meilleure équipe d'Europe. Nous avons perdu sur deux détails. Le premier, la défense aurait pu monter de 5 mètres et les Belges n'auraient pas trouvé de solution. La preuve, ils ont balancé pas mal de ballons en l'air. C'est un signe qu'ils n'étaient pas bien (sic). Sur le but de Fellaini, si nos défenseurs avaient fait seulement deux pas en avant, l'attaquant belge se serait trouvé en position de hors. Sur le deuxième but, il y avait faute au départ sur Feghouli que l'arbitre n'a pas sifflé. A l'arrivée on prend deux buts qu'on aurait pu éviter avec un peu plus de concentration.» Oui, mais la concentration était fixée essentiellement sur le volet défensif. Les Belges ne demandaient pas mieux. Leur jeu posé, collectif, leur a permis de garder l'influx pour les moments défensifs du match (en fin de partie). Marc Wilmots, lui, a fait un coaching gagnant. Les deux remplaçants qu'il a fait rentrer en seconde période (Fellaini et Mertens) ont été les auteurs des deux buts des Diables rouges. Mardi à Belo Horizonte, c'est surtout la valeur des joueurs, donc du collectif, qui a fait la différence. Sur ce plan, y'a pas photo entre les deux équipes. Le haut niveau requiert des qualités supérieures à celles avec lesquelles les Verts avancent. A la fin du match, le même sentiment était partagé par les milliers de supporters algériens présents au stade Mineirao, et sans aucun doute tous ceux qui ont suivi la partie sur le petit écran. L'Algérie n'a pas produit le jeu attendu et souhaité. Elle a été trop calculatrice, prudente, défensive, sans imagination, besogneuse. Elle a joué contre nature. Il reste deux matchs pour rectifier le tir. Vahid Halihodzic a-t-il la volonté de changer de cap et surtout dispose-t-il de joueurs capables d'impulser une qualité de jeu qui les réconciliera avec leurs supporters ? Première réponse dimanche prochain face à la Corée du Sud à Porto Alegre.