Ouverte officiellement le 1er juin, cette saison estivale est loin de répondre aux multiples attentes des vacanciers. Malgré les sommes colossales dépensées pour la préparation des plages et des sites wtouristiques, plusieurs lacunes sont à relever. Parmi ces dernières, la situation désastreuse de certaines plages où tout manque. A commencer par les moyens de transport qui font cruellement défaut et les commerces qui sont presque inexistants. Pis encore, les vacanciers se font arnaquer chaque année par les «concessionnaires» des plages chez qui tout est payant. «Nous n'avons pas le droit de placer nos parasols ou de ramener nos tables et chaises comme on le faisait, il y a quelques années. Ces soi-disant propriétaires de la plage nous obligent par la force à louer une table à 300 DA, des chaises à 200 DA chacune et, bien sûr, le fameux parasol à 400 DA» se plaint Othmane, un estivant rencontré sur la plage Palm Beach dans la commune de Staouéli. Ce dernier dit dépenser au minimum 5000 DA chaque fois qu'il emmène sa petite famille au bord de la mer. Ce commerce juteux, qui est loin d'inquiéter les responsables, commence par ces gardiens de parking qui s'approprient tous les endroits pouvant faire fonction d'aire de stationnement. Même les entrées des maisons sont aujourd'hui monnayées. «Un jour, je me suis retrouvée sommée de payer 100 DA à un jeune balafré qui s'est approprié notre ruelle comme parking. Si je ne l'avais pas fait, il s'en serait pris à mon véhicule» raconte Zohra, résidante de Sidi Fredj. La situation est maîtrisée sur certaines plages où l'UGCTU a mobilisé des agents pour la gestion des parkings. Leur nombre s'élève cette année à près de 280 agents. Même si quatre nouvelles plages ont été autorisées à la baignade cette année, à savoir les Flots bleus, dans la commune de Aïn Taya, Piquet blanc, à Hussein Dey, Lafayette à Hammamet et Dominique à Aïn Benian, d'autres restent fermées pour diverses raisons. Parmi les plus importantes, la plage Champ de tir, à Zéralda (1000 m) et Mazala, à Mohammadia (2000 m), fermées pour cause de pollution. Le déversement des eaux usées prive les estivants de ces plages dont la longueur de côte est estimée respectivement à 1000 et 2000 m. Pour cause de travaux, d'autres sont interdites à la baignade, telles que les Sablettes, à Belouizdad, et La Rascasse, à Raïs Hamidou. L'inexistence d'un accès et la présence de rochers sont aussi des causes de fermeture de cinq plages. Parmi les lacunes, l'absence d'éclairages sur certaines plages facilite la tâche des agresseurs. Un potentiel touristique négligé Malgré tout le potentiel touristique que possède la capitale, elle demeure en queue de liste des destinations vacances. La première raison est le manque flagrant d'infrastructures d'accueil. Les 161 hôtels que compte Alger, sont soit trop chers et inaccessibles aux petites bourses, soit les services proposés sont médiocres, les normes d'hygiène de base faisant cruellement défaut. «Je ne peux pas me permettre de passer dix jours dans un hôtel sur la côte algéroise et payer une somme qui avoisine souvent les 100 000 DA. Cela sans compter les divers autres faux frais. Avec le même budget, je peux passer un mois de vacances de rêve en compagnie de mon épouse et mes trois enfants en Tunisie» dit Sofiane, fonctionnaire. En effet, les prestations de service et la cherté des chambres sont les premiers obstacles que rencontrent les vacanciers, ce qui a donné lieu à un nouveau phénomène, qui est la location d'appartements. Un commerce très rentable qui a ses fidèles. Mis à part les plages, Alger possède des atouts touristiques que plusieurs pays lui envient. Parmi eux, La Casbah, aujourd'hui en dégradation, ainsi que la belle baie d'Alger qui est la plus belle de toute la Méditerranée. Le manque d'espaces de loisirs, de détente et d'attractions ainsi que l'absence de campagnes de promotion de certains sites, tels que le Jardin d'essai et les musées entachent la réputation touristique d'El Bahdja.