La Russie , adversaire de l'Algérie aujourd'hui à Curitiba, n'est pas arrivée au Brésil avec des sabots d'ours. Bien au contraire, elle s'est faite toute petite et a débuté timidement le tournoi en concédant un nul (1-1) devant la Corée du Sud et une courte défaite face à la Belgique (0-1). Les joueurs de Fabio Capello visent le même objectif que les Verts : franchir le premier tour. Pour se faire ils n'ont pas d'autre choix que celui de gagner en espérant que la Corée du Sud ne créera pas l'exploit en s'imposant par plus de 3 buts d'écart contre la Belgique. Pour nombre d'observateurs présents ici au Brésil, la Russie n'a pas renvoyé l'image de l'équipe conquérante qui a dominé le groupe F dans les éliminatoires avec une feuille de route impressionnante (7 victoires, 1 nul et 2 défaites, 20 buts marqués et 5 encaissés) dans un groupe où il y avait le Portugal, l'Irlande du nord, l'Azerbaïdjan, le Luxembourg et Israël. L'absence de Sharapov peut-elle, à elle seule, expliquer les modestes sorties devant la Corée du Sud et la Belgique ? Très peu d'observateurs s'attardent sur ce chapitre. Fabio Capello est attendu au tournant par les journalistes russes qui se montrent sceptiques vis-à-vis de ses choix et de sa «tactique trop prudente déployée depuis le début de la Coupe du monde», dixit un confrère russe quelques instants avant le départ à l'entraînement de la veille. La caractéristique principale de cette sélection est que tous les joueurs présents au Brésil jouent en Russie. C'est la seule sélection du Mondial qui ne renferme aucun joueur évoluant à l'étranger. Des observateurs affirment que le coach italien aurait lancé en direction des dirigeants russes : «On est ici pour préparer la prochaine Coupe du monde que la Russie organise en 2018. Si on veut aller très loin dans la compétition qui aura lieu dans 4 ans en Russie il faudra, peut-être, penser à naturaliser des joueurs étrangers comme le font beaucoup de pays.» Son conseil sera-t-il suivi ? Pas sûr. Les Russes ont une longue tradition dans le football qui a enfanté Yachine, Tshislenko, Voronine, Blokhine, Dassaev… à l'époque de l'empire soviétique. L'équipe de Russie paraît à la portée de l'équipe nationale si cette dernière réédite sa prestation fournie contre la Corée du Sud. Mais attention ! Il ne faut jamais vendre la peau de l'ours (russe) avant de l'avoir terrassé. Probablement l'équipe russe s'alignera dans la composition suivante : Akinaëv (gardien), Berezoutski-Ignachevitch-Yechenko-Kombarov (en défense), Glouchakov- Faizouline-Samedov- Kokorine (au milieu) et Chirokov-Kerjakov (devant).