Vahid Halilhodzic a allumé, le premier, les Allemands dans ce qu'on peut qualifier de guerre ou de bataille psychologique avant le rendez- vous de demain à l'Estadio Beira Rio, à Porto Alegre. Dans ses premières déclarations avant le match, il a dit : «Vendredi, j'ai parlé aux joueurs de cette rencontre qui nous attend lundi (demain) face aux Allemands. J'ai mis l'accent sur la valeur de cette équipe en précisant qu'on aura en face de nous la petite Allemagne comparativement à celle de 1982 que l'Algérie a battue en Coupe du monde organisée par l'Espagne.» Le terme «petite Allemagne» n'a pas laissé insensibles les staff, joueurs et supporters de la Nationalmanschaft qui ont peu apprécié la sortie du coach algérien. Un confrère allemand rencontré hier matin au centre de presse du stade Beira Rio a dit : «On comprend parfaitement cette déclaration et ses visées. Votre coach croit peut-être pouvoir déstabiliser notre équipe avec cette flèche (petite équipe). Il se trompe. La Manschaft a de l'orgueil. Mais elle ne se laisse jamais guidée par ce sentiment. L'Allemagne a retenu la leçon de 1982 lorsque, avant le fameux match contre l'Algérie, l'entraîneur Jupp Derwal et beaucoup de ses joueurs avaient promis une lourde défaite de l'Algérie. Tout le monde connaît la suite.» Le sélectionneur algérien fait cas de ce que les Allemands diront et écriront. Pour lui, l'essentiel est d'essayer par des déclarations de perturber leur sérénité légendaire. La référence à 1982 n'est pas innocente, venant de Vahid Halilhodzic. C'est peut-être une manière de rappeler aux Allemands un mauvais souvenir qui hante toujours leur esprit et qui peut agir sur leur mental. La guerre psychologique fait partie de la préparation d'un match important. Produira-t-elle les effets escomptés, ou au contraire débouchera-t-elle sur un scénario et une issue que ne désirent ni coach Vahid ni les supporters algériens ? La balle est partie. Demain soir, on saura si elle a touché sa cible et fait des dégâts.