Hier à 11h42', une poignée d'humbles hommes se sont recueillis sur le lieu même où il y a 22 années, jour pour jour et à la même heure avait été assassiné Mohamed Boudiaf, l'ex-président algérien, a-t-on constaté sur place. Vingt deux années après, les Algériens sont encore dans l'attente de la vérité sur ce crime puisque ce drame télévisé en direct n'a pas livré tous ses secrets. C'est avec toujours cette même question à l'esprit que ceux qui, hier, ont déposé une gerbe de fleur devant la stèle de Mohamed Boudiaf au palais de la culture de Annaba, baptisé en son nom. Les présents, ce sont des citoyens, des universitaires des représentants du parti RCD et bien sur Me Hchaichia Hmaïda, membre fondateur de la fondation Mohamed Boudiaf qui, en l'absence et l'indifférence des autorités officielles locales et nationales, ont tenu à rendre hommage à ce grand homme pour que nul n'oublie que «Mohamed Boudiaf, un honnête révolutionnaire avait été appelé clandestinement à la rescousse pour sauver l'Algérie en déperdition. À l'appel de l'Algérie, il avait répondu oui ignorant qu'il a en même temps signé son acte de mort car assassiné en ce lieu même. Et nous commérerons aujourd'hui (hier) clandestinement le crime contre ce chahid en l'absence des autorités locales.». Mais pourquoi les autorités locales n'ont jamais organisé un hommage officiel pour ce grand homme encore moins assister à sa commémoration citoyenne ? Pourquoi Si Tayeb El Watani (Boudiaf) dérange-t-il encore même à l'évocation annuelle de l'anniversaire de sa mort ? Y a-t-il des consciences qui ne sont pas tranquilles ? Des interrogations et tant d'autres qui n'ont jamais trouvé réponse sachant que même le ministère des Moudjahidine et l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et le parti FLN n'osent pas organiser un hommage officiel à cet homme, tué pourtant dans le costume officiel du président de l'Algéri.