Le transport public des voyageurs s'est développé à un rythme vertigineux ces dernières années dans la wilaya, mais il reste totalement dépourvu des structures d'accueil nécessaires. En effet, qu'ils soient chauffeurs de taxi ou propriétaires de bus, ils se plaignent tous de l'absence de station adéquate ou d'une véritable gare routière qui prendrait en charge le flux important de véhicules, notamment au chef-lieu de wilaya. Les chauffeurs de taxi, par exemple, en particulier ceux assurant les liaisons intercommunales et interwilayas, à défaut d'un point de stationnement propre à eux, s'entassent le long d'une route très fréquentée longeant la minuscule « gare routière » de l'ex-SNTV, au centre-ville de Chlef. Le même problème est vécu par des chauffeurs de taxi des lignes intercommunales, notamment au centre et à l'entrée de Chlef où il n'est pas rare de voir ces transporteurs se disputer une place le long d'une avenue principale. D'après le représentant de la section syndicale UGTA de la corporation, il y a plus de 227 chauffeurs de taxi de la région qui fréquentent régulièrement les lieux pour les dessertes en dehors de la wilaya. Ces derniers stationnent régulièrement des deux côtés de la voie publique et parfois en double file, allant jusqu'à occuper le trottoir d'une rue perpendiculaire qui a fini par devenir un point de stationnement de ce moyen de transport. « On se débrouille comme on peut pour organiser le stationnement des véhicules à tour de rôle, le long d'un espace plutôt réduit, et assurer l'activité dans des conditions normales malgré ces contraintes majeures. Nous attendons toujours le projet de la nouvelle gare routière prévue sur la place du marché de Hay Bensouna », dira le même responsable. Le lieu est également utilisé par les bus desservant les autres régions du pays. On peut facilement imaginer dans ces conditions l'anarchie qui y règne et les difficultés de mouvement autant pour les usagers que pour les transporteurs. L'hygiène en prend un sérieux coup à l'image de ces détritus jonchant le sol ou de ces coins puants transformés en pissoir faute de toilettes publiques. Aussi, il n'existe pas de salle d'attente et de taxiphone, et les voyageurs doivent souvent attendre debout avant d'être embarqués. Une situation qui met sérieusement en difficulté les malades et les personnes âgées. De plus, l'endroit reste dépourvu des structures de l'APC chargées de gérer directement cet espace où convergent quotidiennement des centaines de véhicules de transport. Les deux agents communaux présents sur les lieux ne s'occupent que de l'aspect financier, à savoir l'encaissement des droits d'entrée dans cet emplacement ! A chaque chute de pluie, l'endroit se transforme en terrain boueux dégageant une odeur nauséabonde avec le mélange de carburants et d'huile de moteur provenant des autobus en stationnement. Le besoin d'un poste de police permanent se fait également sentir afin de dissuader les voleurs et malfaiteurs agissant souvent dans les lieux publics. La commune avait promis de remédier à tous ces problèmes, mais seules les actions liées à l'aménagement de la clôture et d'une cafétéria ont pu être menées à ce jour. A la différence de cette station, celle réalisée non loin de là par l'opérateur privé Tazgait offre un meilleur visage dans la mesure où elle est dotée de toutes les commodités nécessaires (toilettes, eau, salle de prière, cafétéria et restaurant). L'intérieur est goudronné et comprend une série de quais pour toutes les destinations retenues, notamment les communes du nord et de l'est de la wilaya telles que Ténès, Chettia, Oued Fodda, Oum Drou, Medjadja et Ouled Fares. Le problème de sécurité de l'espace a pu être réglé, selon le gestionnaire, grâce à l'aménagement d'un poste de surveillance au sien de la station et l'affectation en permanence d'éléments de la Protection civile. Une équipe d'une quinzaine d'agents assure, dit-on, quotidiennement les activités liées au fonctionnement de cette station qui reçoit en moyenne 400 véhicules par jour, selon les estimations de son gérant. Un nombre qui atteste de l'afflux considérable de voyageurs qu'enregistre journellement ce lieu de transit. Dans l'entourage de l'investisseur en question, on nous apprend que celui-ci est entièrement disposé à construire une gare routière moderne et plus vaste pour peu que le site sollicité lui soit attribué. « Il en a fait la demande et attend la réponse des autorités concernées », nous a-t-on indiqué à ce propos. Toujours est-il que la situation reste particulièrement difficile pour de nombreux transporteurs de voyageurs qui doivent en plus affronter le problème de circulation qui s'est accentué ces derniers jours avec le lancement des travaux de la nouvelle trémie au niveau du carrefour de Hay El Houria reliant la commune de Chlef au nord de la wilaya et aux deux grandes villes Alger et Oran.