De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Dans le domaine du transport routier de voyageurs, la wilaya de Bouira accuse un déficit incontestable, tant sur le plan des infrastructures d'accueil -en nombre insuffisant et offrant des prestations de services de moindre qualité, quand elles ne sont pas carrément absentes- que sur celui du nombre de véhicules disponibles pour desservir les localités éloignées du chef-lieu de wilaya. Si au niveau de la daïra de Bouira les usagers attendent l'ouverture de la nouvelle gare routière, qui doit remplacer celle déjà existante, débordée et située dans un environnement insalubre, les daïras de Sour El Ghozlane, Lakhdaria, Aïn Bessem, M'chedallah, Kadiria, Bordj O'khris, Bechloul, Bir Ghbalou et El Hachimia ne possèdent pas encore de gare particulière. Elles n'ont actuellement en guise de stations de bus que des terrains vagues, grossièrement aménagés pour servir d'arrêt aux autocars et taxis, sans abri et dépourvus des commodités nécessaires au service des voyageurs. De surcroît, la majorité de ces stations n'offrent aucune condition de sécurité aux usagers. Certaines ne sont pas dotées d'éclairage public, alors que d'autres sont désorganisées, du fait de l'incivisme et du comportement désobligeant des transporteurs publics. Pour remédier à cette situation de totale anarchie, les responsables du secteur ont jugé nécessaire la réalisation de nouvelles gares routières aux normes requises et surtout en nombre suffisant. Des propositions ont été faites par la direction de wilaya des transports pour pallier le déficit en matière de structures d'accueil des voyageurs, notamment dans les localités de Sour El Ghozlane et de Lakhdaria, où des assiettes foncières ont été dégagées. Parallèlement à cela, près de sept haltes routières seront réalisées dans les localités situées sur les axes routiers à forte densité de trafic routier et qui offrent des possibilités d'affectation de terrains. En attendant que ces infrastructures soient mises en service, selon les chiffres avancés par le secteur, le parc roulant du transport de voyageurs, au niveau de la wilaya de Bouira, est composé de 15 autobus, plus de 100 autocars, 361 minicars, 146 véhicules aménagés (moins de 18 places) et plusieurs centaines de taxis, soit un total de 1 933 véhicules offrant 38 095 places assises. Si considérable qu'elle puisse paraître, cette capacité reste cependant insuffisante puisqu'un déficit manifeste en matière de transport est signalé dans les communes de Ouled Rached, Z'barbar, Maamoura, Guerrouma, Maala, Hadjra Zerga, Ridane et El Hachimia. Bien que des renforcements des lignes inter wilayas aient été effectués, à l'exemple de celles qui relient la wilaya de Bouira aux pôles universitaires de Boumerdès, Alger et Blida, il subsiste encore un manque flagrant au niveau des relais intercommunaux. Certes, des efforts sont consentis dans le but de mettre en application des liaisons entre les localités de la wilaya de Bouira et les centres urbains des wilayas limitrophes, c'est-à-dire à Larba (Blida), Bou Saada (M'sila), Béjaïa et Bordj Bou Arréridj. Cependant, il a été remarqué que, sur le plan qualitatif, le niveau de la prestation est encore et toujours en deçà des attentes des voyageurs. Cet amer constat est le résultat d'un manque d'adhésion des gérants des gares routières et le fait des transporteurs eux-mêmes, qui font fi des mesures instaurées pour l'amélioration du transport au niveau des grands centres urbains et entre les communes. Face à cette situation, qui semble échapper aux responsables, les citoyens ne cessent de déplorer la qualité du service fournie par les propriétaires de bus assurant les lignes urbaines, interurbaines ou intercommunales. Un simple déplacement à bord de ces véhicules peut renseigner sur le non-respect de la réglementation en vigueur. En effet, si la propreté dans les bus et la remise, obligatoire, des titres de transports tendent à se généraliser ces derniers mois, l'arrêt prolongé et la surcharge sont toujours pratiqués par les transporteurs, qui profitent de l'absence de contrôle pour agir à leur guise. Les transporteurs peuvent aussi être épinglés pour d'autres irrégularités, notamment l'absence du port obligatoire d'un uniforme et dans certains cas, le non respect de l'âge légal de travail pour l'emploi d'adolescents comme receveurs, ce qui leur permet d'éviter le payement des charges en employant un chômeur. C'était d'ailleurs l'un des objectifs de l'Ansej auprès de laquelle ils ont contracté des aides pour l'achat d'un véhicule de transport de voyageurs. Au sujet de la musique dans le bus, les voyages donnent souvent lieu à des débats houleux entre transporteurs et voyageurs. Car, si certains voyageurs veulent faire le trajet sans musique, ils s'en trouvent toujours d'autres qui demandent au chauffeur d'allumer le radiocassette de bord.