Des citoyens ont voulu commémorer le 22e anniversaire de la mort de Mohamed Boudiaf, ce 29 juin 2014. Cette année, notre peuple célébrera le 60e anniversaire de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954. Un 1er Novembre dont Mohamed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Larbi Ben M'hidi, Rabah Bitat et Krim Belkacem ont été les premiers éléments de cette explosion du peuple algérien contre plus d'un siècle d'injustice. Mais voilà que l'injustice rattrape Mohamed Boudiaf, 22 ans après son lâche assassinat. L'injustice le rattrape car il a été, même dans sa tombe, privé de sentir que le peuple n'a pas oublié son sacrifice et n'a pas oublié qu'il a été l'homme de Novembre. Des ordres seraient venus d'en haut pour ne pas permettre au peuple de se réunir avec «l'espoir» à El Alia. J'aurais souhaité que des ordres soient venus de la Présidence pour instruire le jeune ministre des Moudjahidine et le secrétaire général de la vieille Organisation des moudjahidine pour aller, en votre nom, commémorer l'anniversaire de «l'acte isolé». Mais voilà que de simples citoyens, simples comme l'a toujours été Mohamed Boudiaf, sont rentrés déçus, le premier jour du mois sacré de Ramadhan, assoiffés d'avoir été exposés au soleil et assoiffés par tant d'injustices dont souffre le peuple et dont a souffert Mohamed Boudiaf. Dans la vie, il y a un temps pour vivre et un temps pour quitter la vie. Mohamed Boudiaf a choisi le chemin difficile durant toute sa vie. Il n'a jamais demandé que sa tombe soit recouverte de tant de tonnes de marbre car il se serait contenté d'une simple tombe, simple comme celle du peuple, et que le peuple peut venir visiter à tout moment. De par son itinéraire historique, Mohamed Boudiaf et les autres grands leaders de la Révolution, que j'ai cités plus haut, n'appartiennent plus à leurs familles ni à leur parti ni encore moins au «pouvoir» ; ils appartiennent à tout le peuple algérien et, de ce fait, le peuple a le droit d'aller se recueillir sur leurs tombes tout au long de l'année. Un cri contre l'injustice. Sera-t-il entendu par le premier magistrat du pays ? Je l'espère.