Le 23 octobre 2004 représente le 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. 50 ans d'histoire, c'est peu. Un demi-siècle l'est également. Un siècle peut paraître déjà d'un passé que seuls les acteurs de cet élan révolutionnaire peuvent se rappeler les faits et les comptabiliser chronologiquement pour mieux cerner le problème de la Révolution algérienne combattante. De tout temps, et ce, depuis 1830 et bien avant, l'Algérie et son vaillant peuple ont toujours mené un combat séculaire contre les envahisseurs pour se libérer des jougs colonialistes. Durant 132 années, le peuple algérien dans sa majorité n'a jamais abdiqué devant l'occupant, pour ne situer que cette période contemporaine. De valeureux hommes et femmes se sont sacrifiés pour que vive l'Algérie libre et indépendante. Le 23 octobre 1954, « six » hommes ont mis la machine en route. Six hommes seuls, sans soutien, sans armes, sans argent, sans même l'appui du peuple entament au mois de mars 1954 le combat qui conduira au 1er Novembre 1954 : Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M'hidi, Mustapha Ben Boulaïd, Rabah Bitat, Mourad Didouche, Belkacem Krim. Le samedi 23 octobre 1954, ils se sont réunis secrètement chez un autre membre de l'Organisation spéciale (OS) qui n'est autre que le militant Mourad Boukhechoura demeurant au 24, rue Comte Guillot, actuellement avenue Bachir Bedidi, à Raïs Hamidou (Alger). Ces « six » hommes vont décider du déclenchement de la Révolution. Ils approuvent le texte de la « Déclaration » du 1er Novembre 1954. Ils fixent définitivement la date du 1er Novembre 1954. Ils créent le Front de libération nationale (FLN) et l'Armée de libération nationale (ALN). Ils partagent le territoire national en cinq zones. Ils répartissent les missions de chacun : Mohamed Boudiaf, la coordination et les relations Ben M'hidi, chargé de l'Oranie (Zone 5) Ben Boulaïd, chargé des Aurès (Zone 1) Rabah Bitat, chargé de l'Algérois (Zone 4) Didouche Mourad, chargé du Constantinois (Zone 2) Belkacem Krim, chargé de la Kabylie (Zone 3). Le dimache 24 octobre, ils quittent La Pointe-Pescade et se rendent à l'avenue de la Marne, actuellement avenue Colonel Lotfi chez un photographe européen pour prendre une photo-souvenir d'adieu en six exemplaires. Le photograhe dira plus tard qu'il a été impresionné par la personnalité de ces « six » Arabes, un dimanche, qui deviendront « Les fils de la Toussaint ». Pas loin de la place du Cheval (place El Oud), ils se congratulent et se séparent définitivement dans l'espoir de se revoir après la Révolution si Dieu prête vie. Le lundi 25 octobre 1954, Mohamed Boudiaf quitte Alger par avion sous le nom de Dridi. Le mardi 26 octobre 1954 au gouvernement général, Léonard est persuadé que quelque chose allait se passer, mais où et quand. Le secret a bien été tenu depuis mars 1954, date de la création du Comité révolutionnaire d'unité d'action (CRUA), et par les 1000 militants que comptait le mouvement. Le mercredi 27 octobre 1954, Mourad Didouche quitte Alger par train pour Constantine la gorge serrée et embrasse Zoubir Bouadjadj pour un dernier adieu. Le même jour, Larbi Ben M'hidi rejoint l'Oranie, Belkacem Krim la Kabylie, Mustapha Ben Boulaïd les Aurès et Rabah Bitat reste à La Casbah d'Alger. Le 1er novembre, le jour de la Toussaint, à 0h00 l'embrasement s'effectue sur toute l'étendue du territoire national contre la superpuissance française. La Guerre d'indépendance venait d'être entamée. Les rendez-vous clandestins de La Casbah d'Alger, de la Kabylie ou des Aurès à la recherche des armes feront cette conquête des hommes et des esprits. Les témoignages de certains militants et acteurs vivants peuvent contribuer à l'écriture de l'histoire collective du peuple et faire en sorte que les martyrs et chouhada, anonymes qui ont donné leur vie à la patrie soient honorés dignement. « Les personnes ne meurent jamais quand on les enterre. Elles meurent quand on les oublie. » Que Dieu le Tout-Puissant les accueille en Son Vaste Paradis.