Avec un taux de réussite de 51% au bac, les premières prévisions donnent 7000 à 8000 nouveaux étudiants à l'université Djillali Liabès, ce qui représente 35 à 40% de l'effectif actuel des étudiants inscrits, indique la section locale du CNES, qui vient de dresser un état des lieux chiffré du mouvement de grève lancée le 13 mai dernier. D'ores et déjà, l'on se demande comment va-t-on accueillir ce nombre de nouveaux étudiants avec le blocage du flux des anciens ? « Suite au mouvement de grève, l'université de Sidi Bel Abbès est complètement paralysée. Au total, plus de 13 000 étudiants sont bloqués », affirment les animateurs du mouvement de grève, qui dénoncent des « simulacres » d'examens organisés par l'administration en faisant fi de toutes règles et normes pédagogiques. Ainsi à la faculté de droit (3000 étudiants), aucune délibération n'a pu être faite. Elles seraient toutes renvoyées pour septembre, soulignent les enseignants grévistes. A la faculté des sciences médicales (2600 étudiants), les étudiants de première année sont bloqués par les examens non faits de deux modules. Aux facultés des sciences humaines (4700 étudiants), des sciences économiques et de gestion (4000), des sciences (2700), des sciences de l'ingénieur (2700), la situation est presque la même, relèvent les grévistes, qui mettent en relief le fait que la majorité des étudiants a refusé de se faire examiner dans les conditions actuelles « malgré les multiples programmations des examens ». Tout en rappelant que la levée des poursuites judiciaires contre ces représentants reste le préalable à toute sortie de crise, la section locale CNES estime que l'administration a « échoué dans la gestion de ce mouvement social, dont les revendications sont reconnues justes et légitimes ».