La Fédération algérienne de football (FAF) a déjà tourné la page Vahid Halilhodzic et ouvert celle de Christian Gourcuff, qui prendra officiellement ses fonctions de sélectionneur de l'équipe d'Algérie dans les tout prochains jours. Son arrivée à Alger est prévue dans les prochaines heures. La FAF n'a pas musardé en route puisque dès le retour des Verts au pays, mercredi, elle a pris ses dispositions pour bien «accueillir» l'ancien entraîneur de Lorient, fermant par là même et définitivement la parenthèse Vahid Halilhodzic, pour couper l'herbe sous le pied de ceux qui ont réclamé le maintien du Bosnien. La question de la succession de l'homme qui a mené l'Algérie aux 8e de finale de la Coupe du monde 2014 était réglée depuis fort longtemps. En tout cas, avant que l'équipe nationale ne s'envole pour le Brésil. Dans la discrétion la plus absolue, la FAF a noué les contacts avec Christian Gourcuff avant que ne s'achève le championnat de France (mai 2014). En rupture de ban avec son président (Ferry) pour des questions de prérogatives, le coach français n'a pas fermé la porte devant les émissaires algériens, dont l'ex-international et actuel membre du bureau fédéral, Yazid Mansouri, mandaté par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour une première approche. Par la suite, c'est l'avocat conseil de Christian Gourcuff (Me Didier Poulmaire) qui a pris le relais des contacts. C'est un spécialiste reconnu ; il gère les intérêts de nombreux sportifs français de réputation mondiale. Les parents du juriste sont nés en Algérie et ont longtemps vécu à Hussein Dey et Koléa. La négociation a rapidement avancé et Christian Gourcuff a même effectué un saut à Alger ; il s'est rendu au Centre technique des équipes nationales de Sidi Moussa pour visiter les installations et signifier à Vahid Halilhodzic qu'il le remplacera après le Mondial... au moment où le Bosnien s'y trouvait pour préparer un stage. Sur ce chapitre, Vahid Halilhodzic a qualifié le procédé d'«inélégant et irrespectueux» pour le sélectionneur en place. La FAF ne s'est pas embarrassée, par la suite, pour réserver des billets d'avion et des chambres pour lui et sa femme, pour son séjour au Brésil afin de superviser les Verts qu'il conduira dans sa première sortie lors des éliminatoires de la CAN-2015 contre l'Ethiopie, à Addis-Abeba, en septembre prochain. Au Brésil, Christian Gourcuff a assisté aux quatre matchs de l'équipe nationale. Dans les jours à venir, il prendra possession de son bureau à Sidi Moussa et de sa demeure sur la côte algéroise. Il paraît que Madame Gourcuff serait tombée sous le charme du soleil algérois dès qu'elle a posé le pied dans la capitale. Cela va favoriser et accélérer l'adaptation du couple en Algérie. Après l'épisode du soutien populaire en faveur du renouvellement du contrat du Bosnien, qui a déjà paraphé son contrat avec Trabzonsport (club turc), des sources à la FAF tentent de contrer le mouvement populaire de sympathie à l'endroit du Bosnien en distillant des informations (off the record) selon lesquelles il aurait exigé, pour rempiler, la multiplication par quatre de son salaire... Si c'était vrai, pourquoi l'information n'est-elle pas publiée sur le site officiel de la FAF ? C'est une manière de retourner l'opinion en évoquant l'argent. En vérité, Vahid Halilhodzic n'a jamais conditionné son maintien à la tête de l'équipe nationale au seul chapitre de l'argent, des salaires et des primes. Il a donné un aperçu de ce qui l'empêchait de rester en fonction lorsqu'il a affirmé : «Je ne suis pas un mouton et suis capable de dire non !» Pour connaître les vraies raisons qui ont poussé Vahid Halilhodzic à quitter l'Algérie, c'est dans cette phrase qu'il faut aller les chercher afin de comprendre les tenants et aboutissants de ce divorce programmé. La transparence fait toujours défaut. Sinon, pourquoi des voix autorisées auraient-elles recours systématiquement au procédé qui consiste à souffler dans l'oreille de certains des scoops plombés, comme c'est le cas avec cette dernière histoire de haut salaire réclamé par le Bosnien ?