Les Costaricains peinent à avancer dans les coursives de l'Arena Fonte Nova de Salvador de Bahía. Leur tristesse est aussi vive que les crampes qui traversent leurs jambes, lesquelles ont accumulé 240 minutes de jeu et deux séances de tirs au but au cours de la semaine écoulée. Pourtant, les perdants du jour restent positifs. Comment ne le serait-on pas en ayant battu l'Uruguay, l'Italie et la Grèce, en quittant le Brésil sans avoir connu la défaite et en s'arrêtant au seuil du dernier carré suite à une épreuve de vérité perdue face aux Pays-Bas ? «Le monde entier a réalisé l'existence du Costa Rica. La performance de notre groupe est très importante pour le football costaricain», assène Michael Umaña au micro de FIFA.com, qui l'invite à faire le bilan du parcours des Ticos depuis leur surprenante victoire inaugurale face à l'Uruguay jusqu'à leur sortie de piste avec les honneurs. Il aura fallu attendre 24 ans. Depuis qu'il avait passé le premier tour à Italie 1990, le Costa Rica s'était systématiquement arrêté au premier tour, que ce soit en 2002 ou en 2006. La Sele est donc arrivée au Brésil avec la ferme intention de mettre fin à cette tendance. «On voulait surprendre le monde entier et le Costa Rica. On voulait écrire l'histoire et je crois qu'on a réussi, grâce à tout ce que l'on a réalisé. On a réussi à conquérir les supporters brésiliens, qui ont fini par s'identifier à notre jeu, et aux fans qui ont fait le voyage depuis chez nous. Dans les tribunes, ils se sont donnés à 100%, tout comme nous sur le terrain», confie Giancarlo González, patron d'une défense qui ne s'est inclinée qu'à deux reprises en cinq rencontres. En plus d'établir un parcours inédit pour leur pays, les protégés du Colombien Jorge Luis Pinto ont également fait mieux que tous leurs collègues de la Concacaf, qui sont tombés en huitième ou dès le premier tour. L'esprit tranquille Pourtant, les Ticos préfèrent ne pas s'adonner au jeu des comparaisons. «On n'était pas en concurrence avec les Etats-Unis ou le Mexique, ou aucune autre équipe de la Concacaf. On est venus faire notre travail, on voulait atteindre nos objectifs», confirme Umaña. Son capitaine, Bryan Ruiz, ajoute en écho : «On se réjouit du parcours qu'on a réalisé et non pas d'avoir fait mieux que les autres.» Même si l'objectif de tous les participants à une Coupe du Monde de la FIFA est de brandir le trophée, les représentants du Costa Rica parviennent à savourer leur performance. «Je ne suis pas satisfait, mais je suis tranquille. Quand on enchaîne les victoires, on a envie de continuer. Je suis tranquille parce que je sais que l'équipe a tout donné», soutient González. «On abordait cette Coupe du Monde avec des rêves plein la tête et, finalement, on en a concrétisé plusieurs. Aujourd'hui, on est conscients d'avoir réussi quelque chose d'important. Malheureusement, on est éliminés, mais dans un match, il faut toujours un vainqueur et un vaincu», complète Umaña. Les joueurs continuent à marcher dans les couloirs du stade et à s'encourager. Leur aventure brésilienne est terminée, mais ils savent que beaucoup de choses ont changé pendant ces quelques semaines. «On a appris à gagner. Et, pour tout dire, on avait bien envie d'aller au bout ! Mais on a de jeunes joueurs avec lesquels on va continuer de travailler. Rendez-vous en Russie», conclut González.