Et pourtant, le Costa Rica n'avait pas du tout la cote dans le groupe de la mort de cette Coupe du Monde. Les Ticos auront contourné tous les scénarios et défié tous les pronostics pour se hisser, à la surprise générale, en huitièmes de finale en s'assurant même la première place de la poule D. Leur second succès vendredi face à l'ltalie (1-0), après un premier génialissime contre l'Uruguay (3-1), a mis fin aux derniers espoirs anglais et envoyé la Nazionale (2e avec 3pts/+0) disputer le second ticket contre la Celeste (3e, 3pts/-1). Sacré Costa Rica. Après avoir surpris Edinson Cavani et ses coéquipiers, les Costaricains n'ont pas laissé leurs supporters sur leur faim. L'euphorie est retombée mais pas l'envie de bien faire et la détermination qui sont restées intactes. C'est une équipe compacte et décomplexée qu'on aura vue durant ses deux matchs dans la poule D qui paraissait -pourtant- très (trop) élevée pour elle. Bien que la mission semblait difficile, voire impossible, Bryan Ruiz et ses compères n'auront jamais douté de leurs capacités. Ils ont cru en leurs chances en gardant ce superbe état d'esprit affiché lors de la première sortie face aux Uruguayens, qui ont subi la loi d'un onze qui a cru en sa qualité collective. Un nouveau paquebot du football universel a échoué sur les côtes Costaricaines. Habitué au bleu et à la marée élevée du niveau international, la Squadra Azzura a perdu le nord dans l'enceinte de l'Arena Pernamburco (Recife). C'est sur ce «Récif» que les Transalpins ont buté. Une prestation trop juste des Italiens qui ont montré beaucoup de carences sur le plan collectif. Après avoir échappé à la sanction à la 43' (ce penalty ‘'très évident'' que l'arbitre Enrique Osses aurait dû siffler pour l'attaquant Campbell bousculé dans la surface par Giorgio Chiellini), la punition est venue par Bryan Ruiz dans la minute qui a suivi. Justice divine et coup de pouce du destin pour une tête décroisée qui a tapé la transversale de Buffon avant de franchir la ligne du but. Le Costa Rica est pourtant peu productif en première période. Sur ses 15 buts inscrits en phase finale de Coupe du Monde, il n'en a inscrit que 3 avant la pause. Une ouverture du score méritée pour la troupe à Jorge Luis Pinto, qui donnait l'impression de croire en l'exploit à ce moment là et elle avait raison. Très généreuse dans l'effort, la révélation de cette Coupe du Monde est restée fidèle à son jeu en seconde mi-temps. Jamais rattrapée par la grandeur de l'évènement ni de la possible sensation qu'elle pourra créer, la sélection de la zone Concacaf a continué d'attaquer. Une attitude illustrée par cette frappe enroulée de Brenes qui a frisé le montant droit de Buffon à l'ultime minute de la partie. Deux matchs durant, cette équipe a montré qu'en football c'est le terrain qui décide du plus méritant. Le papier et le potentiel humain sont à mettre de côté : «Nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. Notre Coupe du Monde est loin d'être terminée. Ce n'était pas facile de trouver des solutions face à une équipe comme l'Italie, avec les joueurs et l'expérience qu'ils ont. Nous étions inquiets à propos de (Andrea) Pirlo, mais nous avons fermé ses espaces et ça a aidé à isoler (Mario) Balotelli. Nous avons aussi eu une bonne possession (de balle), ce qui n'est pas facile face aux Italiens», a déclaré Jorge Luis Pinto. Son homologue Cesare Prandelli a, pour sa part, jugé l'approche du match «très mauvaise» en affirmant que le prochain match «sera particulièrement difficile. Nous avons joué contre eux l'année dernière en Coupe des Confédérations et après avoir bien joué pendant 35 minutes, ils nous avaient dominés (victoire des Italiens aux tirs au but dans la "petite" finale). Nous devons nous préparer d'un point de vue mental et psychologique». Quant à l'unique buteur et le héros de cette rencontre, Bryan Ruiz, il a souligné que : «C'est une grande victoire, mais je tiens à insister sur le fait que toute l'équipe y croyait, notamment après avoir battu l'Uruguay. Je pense qu'on commence à peine à réaliser la portée de l'exploit que vient de réaliser le Costa Rica.» Ce qui est sûr, c'est que l'histoire retiendra cette grosse performance. M. T.