790 familles, habitant des taudis situés sur un site appelé à abriter le futur projet du téléphérique, dans le quartier populaire « Les Planteurs », viennent de bénéficier de logements sociaux. Ce premier lot leur a été affecté, hier, au terme d'une séance des plus houleuses de tirage au sort qu'a abritée le palais des sports. Dehors, dès les premières heures de la matinée, une foule surchauffée s'est amassée aux abords de l'enceinte sportive pour exprimer toute sa frustration qui couve depuis plusieurs décennies. La foule scandait des slogans hostiles. La crainte de se voir laisser sur le bord de la route se fait ressentir. A l'intérieur de cette salle des sports, les premiers noms des bénéficiaires, devant une foule impatiente. L'ambiance est on ne peut plus électrique. Un premier lot de 390 logements de type F3 a été tiré au sort. La séance est aussitôt interrompue par une forte protestation. « On ne veut plus de F2 », scande la foule. Les 400 logements restants sont en effet, des F2. Les bénéficiaires auront à emménager dans leurs nouveaux logements situés à Haï Es Sabah (banlieue Est d'Oran), dès ce dimanche. Mais, en parallèle leurs anciennes maisons aux planteurs, seront rasées le même jour. « Au total, un lot de 1 235 logements est prévu. Quelque 445 seront livrés dans les dix jours qui suivent. Resteront alors les 765 logements qui seront affectés vers la mi- août. 1 000 autres logements seront livrés en octobre prochain », indique Mebarki, directeur de l'Uurbanisme de la commune d'Oran. « Les familles qui sont composées de quatre membres auront des F2. Celles qui dépassent les quatre membres seront logées dans des F3. » Mais, déjà un premier souci tombe : Les bénéficiaires devront vite s'acquitter de la maudique somme variant entre 30 000 (pour les F2) et 40 000 dinars (F3). « Je ne peux même pas subvenir aux besoins élémentaires de mes enfants », avoue Mohamed, 44 ans, un des 200 signataires. Mécontentements croisés Ces derniers réclament « plus de logements mais surtout de spacieux abris. » « Nous sommes 13 membres dans ma famille. Nous avons eu droit à un F3. J'ai deux enfants mariés. Comment pourrons nous vivre dans un tel abris ? », s'interroge Mohamed. Autre souci pour ces relogés : les futures charges locatives. Ils imaginent mal, en effet, comment payer le loyer, fut-il modeste. L'intervention de l'Etat pour éradiquer l'habitat précaire à Oran s'est imposée comme une priorité. Mais, pour financer une telle opération de relogement, il a fallu recourir à un montage financier dont le fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) est partie prenante. Au total, ce sont 9 000 familles qui seront appelées à être relogées. Le tiers est déjà construit et presque prêt à être livré. L'autre grande partie, soit 6 000 unités, est inscrite à la faveur de la loi des finances complémentaire de 2006. « Nous sommes dans la phase du choix des terrains », indique M.Mebarki. Il faut souligner enfin que plusieurs contestataires habitant le quartier « Si Salah » ex les Planteurs sont descendus à la rue en début d'après-midi pour contester les résultats du tirage au sort. Selon des témoignages recueillis sur place des centaines de personnes ont marché sur la route de Raz El Ain, quartier populaire par excellence, en scandant des slogans hostiles aux autorités locales.