Ainsi et en cette période de fortes chaleurs, aucun ne s'attendait au chamboulement et à la dérégulation dans le ramassage des ordures. Il est vrai que Constantine a connu jusqu'au début de cet été une amélioration, due certainement au fait de l'affectation de nouveaux moyens de ramassage et à une régularité dans la programmation des passages. Cela ne pouvait augurer que d'une meilleure maîtrise dans la gestion et l'intendance de cette collecte ainsi que de l'amélioration certaine de la logistique et des moyens qui iraient réjouir les Constantinois et procurer au cadre plus de rayonnement. Hélas, même sous leur nez, la question semble ne plus intéresser les responsables concernés ! La situation actuelle qui ne va pas sans incidences et désagréments vient peser avec force odeurs, miasmes et relents, sur un quotidien suffisamment étriqué, nauséabond, pénalisant les habitants d'une ville qui n'arrive plus à respirer et s'aérer. Les points de collecte restent jonchés durant toute la journée, de détritus, de sacs éventrés, partout dans la ville et aux portes mêmes de la mairie, de la wilaya et en plein centre, celui de la décision ; d'ailleurs, n'est-ce pas là que se situe finalement la brèche et qu'il faille par cette auguste place commencer le vrai grand nettoyage ? Les émanations du pourrissement pour être circonscrites et définitivement éradiquées iraient imposer à qui voudrait tenter la salutaire et noble mission du grand nettoiement, de se salir les mains et d'aller à même la grande poubelle assainir au mieux les alentours. Aimer la propreté ne peut se faire qu'à l'unique condition de pousser les responsables concernés à plus de travail. Au fait, n'est-ce pas eux déjà, à quelques exceptions près, qui nous empestent la vie, organisent mal notre vécu et l'ordonnent selon leurs vues ? Mais que pouvons-nous faire face aux myopies, sinon avouer que les ordures viennent rappeler à notre mémoire fatiguée, encrassée la refondation nécessaire des valeurs qui supposent de vivre l'urbanité. En attendant, la communauté reste en charge d'une tâche et pas des moindres, javelliser à volonté les abords de la citoyenneté.