Le message a été reçu cinq sur cinq, jeudi dernier, sur la scène du théâtre régional de Constantine. En réussissant un spectacle hors pair avec des extraits d'une nouba Raml Maya, magistralement interprétée, les élèves des écoles musicales Inchirah et Bestandjia ont donné le parfait exemple d'une maîtrise qui n'est autre que le fruit d'un travail de haute facture. Pour Khaled Zarabi et Mohamed Azizi, respectivement maîtres des écoles de musique Inchirah et Bestandjia, la réussite était plus surprenante d'autant plus que les deux associations n'ont eu que deux séances de répétition ensemble, alors que l'événement musical, le premier du genre sur la scène du TRC, n'a été prévu que depuis une vingtaine de jours. « Deux associations qui font un travail correct, basé sur des notions pédagogiques solides et sans dénaturer la musique du malouf, peuvent donner n'importe quel spectacle en commun. C'est le message que nous avons cherché à transmettre à travers cette prestation », tels sont les propos de Mohamed Azizi. Cette première expérience pour rapprocher les programmes et les méthodes académiques d'apprentissage du malouf constantinois a réussi grâce à l'application d'une cinquantaine de jeunes musiciens dont certains ont montré de réelles aptitudes fort prometteuses. Le mérite de cette sortie exceptionnelle est l'œuvre de deux maestros ayant consacré toute leur vie à la formation. Si Khaled Zarabi est plus célèbre pour sa longue expérience, riche et inédite avec la troupe de l'association Inchirah qu'il mène depuis des années, Mohamed Azizi, ancien membre de la fameuse association El Moustaqbal El Fenni où il a côtoyé le cheikh Kaddour Darsouni, est plus connu pour avoir ressuscité avec le défunt Abdelmoumène Bentobbal et Abdelmadjid Djezzar dit Bibi, l'école de musique de l'association El Bestandjia et qu'il continue d'animer de main de maître. Invité d'honneur du spectacle, cheikh Kaddour Darsouni n'a pas retenu ses émotions. Il nous confiera cela : « Le malouf se porte bien. Il a vécu douze siècles, et il vivra encore. Maintenant, j'ai vraiment la conscience tranquille. »