Les soirées du malouf qui drainent depuis quelques jours un public passionné vers le théâtre de la ville, devenu par la force des choses un véritable « temple » culturel, prouvent encore une fois que la musique traditionnelle andalouse est bien adoptée par des jeunes qui ne demandent qu'à être bien encadrés. Après les associations Maqam, Awtar Qacentina et les élèves du conservatoire communal Abdelmoumen Bentobbal, l'exemple a été donné dimanche dernier par les jeunes des associations El Wafa de Constantine, activant depuis 1997, Adjial de la ville de Mila, laquelle a agréablement surpris les présents et les talentueux artistes en herbe de l'association d'El Bestandjia. Cette dernière a créé, le temps d'une nouba Saika brillamment interprétée, une sensation féérique chez un public qui s'est laissé emporter à cœur joie. Depuis 2001, l'association El Bestandjia, dont la création remonte à 1983, n'a cessé d'entreprendre un travail de base en direction des jeunes. Une besogne qui a donné ses fruits, car l'orchestre, composé en majorité d'éléments âgés entre 12 et 18 ans, s'illustre chaque année par une présence remarquée aux rendez-vous de la musique andalouse. « Nous n'avons jamais cherché à impressionner quiconque, mais nous avons rendu compte d'un travail de longue haleine que nous accomplissons tous les jours sans aucune subvention », tient à préciser Mohamed Azizi, secrétaire général de l'association drivée par le président Hamdani Hammadi. Sur scène, les anciens ont préféré se placer derrière, comme pour délivrer un message, celui de vouloir propulser vers l'avant la relève d'El Bestandjia qui a été, une fois de plus, à la hauteur des espérances, en dépit de quelques désagréments dus au non-respect de la programmation fixée auparavant. En somme, ceux qui ont fait le déplacement au théâtre de Constantine dans la soirée du dimanche auront apprécié la soirée. Le spectacle d'El Bestandjia a été en tout cas pour nous tout simplement… fa-bu-leux.