Les habitants dénoncent la manière avec laquelle les services de l'ONA ont mené les travaux de raccordement au réseau d'assainissement. Faisant partie de la commune de Constantine, et se trouvant uniquement à deux kilomètres du centre-ville, le lieudit Pont Bouberbara demeure à ce jour privé des simples commodités, alors que ses habitants au nombre de quatre cents, selon un dernier recensement, vivent dans des conditions difficiles. Dénommé Pont Abdelhafid Bouberbara, à cause de sa proximité de cet ouvrage qui enjambe l'oued Rhumel, le site comprend la partie haute qui renferme le lieudit El Ghaba du côté de la piscine Sidi M'cid pour arriver en bas vers El Menia et allant jusqu'à Oued Ziad. A l'intérieur de ce bourg, les terres sont, en grande partie, couvertes de jardins luxuriants, avec principalement des arbres fruitiers et des fameux rosiers, dont les fleurs sont destinées à la distillation. Pourtant, tout ce beau décor est terni par des travaux d'assainissement entrepris par l'office national d'assainissement (ONA), qui durent depuis plus d'année. En vérité, les travaux sont menés de façon très irrégulière avec des arrêts de plus d'un mois. Ce n'est pas tout, puisque les engins de travaux publics ont causé d'importants dégâts notamment sur les arbres. «C'est désolant de voir ces engins piétiner nos terres à tout bout de champs et malgré tout cela, nous demandons qu'ils terminent ces travaux qui nous rongent notre vie et celle de nos familles», nous révèle l'un des propriétaires. Un autre renchérit : «Voyez-vous, l'accès des véhicules vers les maisons est impossible, ce qui nous cause des problèmes en cas d'urgence. Nous trouvons des difficultés pour s'approvisionner en bonbonnes de gaz butane à cause de cette situation. En somme, nous sommes carrément isolés». Ali, un ingénieur habitant ce site, et qui nous a servi de guide, nous dit pour sa part : «Le problème a commencé d'abord par le refus des services postaux de nous livrer notre courrier ; ils se limitent à le déposer chez un fleuriste où n'importe qui peut ouvrir le courrier des autres. C'est un problème qui dure depuis plusieurs années. D'autre part nous avons un problème d'approvisionnement en eau potable. Comme vous pouvez le constater, chaque habitant a réalisé un branchement sur le réseau principal par ses propres moyens, c'est ce qui explique toutes ces canalisations anarchiques, les fuites occasionnées par ce travail sont énormes». Notre interlocuteur, nous emmène plus haut pour nous montrer de visu le travail bâclé de l'ONA. En effet, le collecteur qui devait être la jonction de trois canalisations est un trou béant de plus de dix mètres de diamètre, où se trouvent trois grandes buses. Une situation dangereuse qui dure depuis plusieurs mois et qui expose la vie des gens au danger, selon les habitants. L'indisponibilité du réseau téléphonique est aussi un autre souci pour les habitants de ce site, malgré que les installations existent sur l'autre coté de la route. «C'est aberrant que l'on ne puisse pas avoir une ligne téléphonique pour nous permettre l'accès à Internet alors qu'on est en 2014 et surtout que l'on est à deux pas de la troisième ville du pays», nous dira notre interlocuteur. Route défoncée, paysage agressé, réseau défaillant, une multitude de problèmes qui pénalisent les habitants dans leur quotidien, notamment les enfants qui doivent faire des kilomètres à pied pour arriver à leurs écoles, faute de transport scolaire.