Soixante ans après la création de la commune et treize ans après sa promotion au rang de chef-lieu de daïra, Makouda demeure toujours un « grand village » en quête de développement local. Dans le secteur sensible de la santé, la daïra de Makouda qui compte près de 50 000 habitants ne possède aucun hôpital. Selon le P/APC Hocine Djoudi, « il n'existe aucun projet de cette nature pour notre localité ». L'absence de médecins spécialistes, conséquence directe de l'inexistence d'un hôpital, est aussi « tragiquement » ressentie. Pour installer le service CNAS dans la commune, les différentes APC qui se sont succédée ont fait des demandes à la direction régionale. Des locaux ont été même proposés à un prix de location symbolique, en vain ! La liste des services faisant défaut dans la daïra est longue à égrener : Algérie Télécom, agence Sonalgaz, banques, centre de loisirs ou unité industrielle capable d'employer quelques personnes. Avec l'arrivée de l'été, ramener de l'eau devient « la bataille » quotidienne des ménages. Tributaires de la défaillante chaîne côtière qui se caractérise par les fuites et les pannes dans les stations de pompage et de refoulement, il y a des villages qui s'alimentent toujours des bonnes vieilles fontaines réalisées au temps de l'administration coloniale. La palme du stoïcisme et des privations revient au hameau Lemghassel qui en plus des pénuries d'eau potable et l'inexistence du réseau d'assainissement espère toujours son électrification… Le retard pris dans la réfection du réseau routier délabré a d'ailleurs déclenché un mouvement de « colère » chez la population de Attouche qui a entrepris plusieurs actions dont la fermeture des sièges de la daïra et de l'APC de Makouda ainsi que des sit-in devant le siège de la wilaya au mois de mars dernier. Aujourd'hui, le revêtement du CW03 est pris en charge dans sa totalité. Mais, en revanche, la majorité des chemins vicinaux ne seront pris en charge que partiellement. C'est le cas des tronçons reliant le village Attouche aux hameaux Lemghassel, Izerrouken et Aïn Larbaa entre autres. Le même constat est aussi valable pour le réseau d'assainissement qui accuse un retard considérable. De nombreux villages attendent d'être assainis. Finalement, ce sont les îlots Maâchra, Imyissen, Stita et Agouni Bakhlen qui seront touchés, partiellement, par le programme de l'année en cours. Autrement dit, le problème du réseau routier et de l'assainissement restent posés. La daïra de Makouda vit une autre situation des plus inquiétantes. Elle est restée, depuis le démantèlement des deux brigades de gendarmerie, sans aucun corps de sécurité. La population de Makouda est livrée aux délinquants de tous bords, lesquels gravitent autour de nombreux débits de boissons illicites causant des tapages, diurne et nocturne, des violences, des cambriolages et des actes de banditisme qui se traduisent aussi par le vol de voitures.