Cette manifestation, qui se poursuivra à Riad El Feth jusqu'au 17 juillet, drainera à coup sûr un nombreux public. Il s'appelle Abderrahmane Chaouch, il vient de Chlef et est le plus jeune interprète au 9e Festival national de la chanson chaâbie qui se déroule actuellement à l'Agora de Riad El Feth, à Alger, et prendra fin le 17 juillet prochain. Samedi soir, il a, malgré quelques difficultés, réussi à assurer un petit concert avec la reprise du qcid Ya el Mustapha ghir aliya. Abderrahmane, qui a déjà participé à une précédente édition du festival du chaâbi, s'améliore d'année en année. Ce natif d'une famille d'artistes a suivi à la trace son père, ami de Chaou Abdelkader, et son frère, élève du conservatoire El Hachemi Guerrouabi de Chlef. «J'ai commencé ma formation musicale en 2007. Je suivais ce que faisait mon frère. J'ai rejoint ensuite l'association andalouse El Fen El Acil. Ensuite, j'ai formé ma propre association, Les amis de Larbi Tebessi. Au début, j'interprétais le chaâbi en amateur. Et là, je veux me lancer dans ce domaine. C'est devenu une vie pour moi. J'adore les qcid de Sidi Lakhdar Benkhelouf. Je veux faire du medh que je préfère au gharami», nous a confié Abderrahmane Chaouch, qui joue du mandole et du violon et qui adore Amar Zahi, Didine Karoum et Abdelkader Chaou. Tarik Ayad, 26 ans, est natif de Béjaïa. Sa voix rappelle celle d'El Hachemi Guerrouabi. Le public du festival a apprécié et bien applaudi son interprétation de Lala sahrani accompagnée de l'orchestre sous la direction de Réda Khaznadji. «Je suis tombé dans le chaâbi dès mon jeune âge. Mon père était un grand amateur de ce genre musical. Il écoutait Boudjemaâ El Ankis, Amar Zahi, El Hachemi Guerrouabi, Slimane Azem… Mon oncle, grand fan de Dahmane El Harrachi, chantait le chaâbi en kabyle. J'ai appris au sein de l'association Les Amis de Cheikh Saddek Béjaoui, mais pas pour longtemps, car j'aime plus le chaâbi que l'andalou», nous a déclaré Tarek Ayad. «Ma voix ressemble à celle d'El Hachemi Guerrouabi, mais je ne veux pas l'imiter», a-t-il ajouté. A 15 ans, Abdelwahab Ben Saâdi a appris le chaâbi avec Abdeslam Derrouache à Kouba. Abdeslam Derrouache a commencé sa carrière en reprenant les chansons de Dahmane El Harrachi puis en se liant amitié avec Amar Zahi. «Après le départ de Abdeslam à Aïn Defla, j'ai continué à apprendre chez Kamel Fardjallah, un élève d'El Anka. J'ai appris le chant, le jeu d'instruments, l'interprétation. Je veux faire carrière avec ma propre voix sans aucune imitation», a-t-il souligné. Samedi soir, il a interprété Ya lotf Allah al khafi. Abdelwahab Ben Saâdi n'aime pas trop l'expression «modernisation» du chaâbi : «car, nous n'avons rien vu encore ! Ceux qui parlent de rénovation ne font que reprendre ce que les chouioukh du chaâbi ont laissé. Il n'y a pas mieux que le chaâbi authentique !», a-t-il plaidé. Nassim Bor, qui a décroché le premier prix de cette septième édition du Festival du chaâbi, a été invité à clôturer la soirée du samedi. Il a interprété Rani bel hijra rachi de Ben Messaïb avant d'enchaîner avec Ghir lihab slahou de Dahmane El Harrachi et Allach mafikch niya de Kamel Messaoudi. «Je suis à mes débuts. Le premier prix obtenu au festival du chaâbi me permet de me lancer dans une carrière artistique. J'évolue doucement. Je prépare un nouvel album qui va sortir après le Ramadhan», a déclaré Nassim Bor, après le concert. Le premier album de Nassim Bor contiendra de nouveaux titres, comme Aand El ghroub de Kaddour Lefrah (auteur notamment de Chemaâ, la célèbre chanson de Kamel Messaoudi), Ya loumima de Karim Aouidat. «J'ai également rendu hommage à Kamel Messaoudi en reprenant Mchiti ou macheti mourak», a-t-il dit.