La grande majorité des médias s'est focalisée sur les heurts en fin de parcours de la manifestation de soutien à la population de Ghaza, organisée à Paris à l'appel de plusieurs associations. Des jeunes se sont opposés aux forces de l'ordre près de la Bastille avant de manifester devant une synagogue. Que s'est-il passé réellement ? Paris (France) De notre correspondant Selon la préfecture de police, ces heurts étaient dus à de petits groupes de jeunes gens qui ont été «facilement contenus». Il y a eu six interpellations. Michèle Sibony, membre de l'Union française juive pour la paix (UFJP), témoigne dans une lettre envoyée au site Rue 89, non publiée jusqu'à cet instant : «Alors je vais vous dire ce que j'ai vu, moi, pauvre juive infidèle (mais il n'y a de Dieu que Dieu) dans cette manif : sur le boulevard Beaumarchais, à peu près à la hauteur de Chemin vert, 4 ou 5 types de la Ligue de défense juive montés sur un banc, complètement entourés et protégés par deux rangs serrés de CRS qui jetaient projectiles et insultes sur la foule et les services d'ordre et les responsables calmant les manifestants, ne vous énervez pas ne répondez pas aux provocations, c'est ce qu'ils attendent... et bien sûr lors de la dispersion il y a eu des courses et des bagarres à l'entrée de la rue de la Roquette... comme prévu si j'ose dire.» Témoignage corroboré par Nadine Dendoune dans Le Courrier de l'Atlas : «Vendredi dernier, la Ligue de défense juive (LDJ), un mouvement néo-sioniste extrémiste et violent, avait appelé sur son site internet à un rassemblement à 17h30, rue de la Roquette, devant la synagogue, à une centaine de mètres de la place de la Bastille. Sur Twitter, certains de ses membres se préparaient déjà avec une envie débordante à une confrontation musclée contre ‘‘les palos'' (NDLR : les pro-Palestiniens).» Des manifestations en faveur de la population de Ghaza et contre Israël ont eu lieu dans le calme dans plusieurs villes de France ce week-end, rassemblant des milliers de personnes, hormis Paris. Le Premier ministre, Manuel Valls, a condamné dans un communiqué «avec la plus grande fermeté» les «violences» qui ont eu lieu «aux abords des synagogues». Ce lundi, la préfecture des Alpes-Maritimes a pris un arrêté interdisant «tout rassemblement et défilé pro-palestiniens». De son côté, le maire de Nice, Christian Estrosi, avait envoyé une lettre ouverte au préfet lui demandant de «prendre toutes les mesures pour empêcher cette manifestation en ce jour de fête nationale». Il y a quelques jours, le maire de Nice avait par ailleurs pris un arrêté municipal interdisant l'utilisation ostensible de tous les drapeaux étrangers dans le centre-ville pendant toute la durée de la coupe du Monde de football. Une mesure qui visait implicitement les supporters algériens et que la justice administrative avait suspendue.