A l'approche de l'adhan du maghreb et juste après la rupture du jeûne, un pic d'affluence aux services des urgences est enregistré quotidiennement depuis le début du Ramadhan. Avant la rupture du jeûne, c'est au service d'urgence médico-chirurgicale du chu de Blida que l'affluence est la plus importante. Le nombre de victimes d'agressions et de coups et blessures volontaires se positionne en première place. Ces coups et blessures volontaires sont provoqués par des disputes et bagarres dans les marchés, dans les bus ou entre voisins. Ils sont suivis par les accidents de la voie publique. Boumediène Yacine, coordinateur, nous fait visiter le service flambant neuf, doté d'un plateau technique (radiologie, scanner, échographie, laboratoire d'analyses, salle de soins, salle de plâtre et une salle de déchoquage pour les urgences extrêmes et les soins intensifs aux personnes en état de choc). Il nous a indiqué que le personnel médical et paramédical est mobilisé, jour et nuit, pour prendre en charge tous les patients. «Dans nos services, à chaque admission d'un patient, nous vivons le calvaire à cause de l'ingérence, de l'agressivité et des menaces émanant de ses accompagnateurs (parents ou amis). Ils veulent que leur malade passe en priorité, alors qu'il y a un délai d'attente à respecter. A cet effet, nous lançons un appel aux citoyens de laisser les médecins faire leur travail convenablement.» L'urgence et les malades chroniques Après le f'tour, c'est le service des urgences de l'établissement public hospitalier Tirichine Brahim (ex-Faubourg) et celui de médecine interne qui sont envahis par des malades. Ces derniers se plaignent de douleurs abdominales, d'intoxication, d'hypertension artérielle et du diabète. Mme Madani, chef de service au niveau de cet hôpital, nous a déclaré que plus de 250 personnes ont été auscultées et ont bénéficié des premiers soins. Les symptômes sont souvent les nausées, les diarrhées, les vomissements et les douleurs abdominales ; en fait, ce sont 80% de l'ensemble des cas. Les causes principales sont liées à la chaleur et à la consommation de certains produits avec excès, après une longue journée de jeûne. Il s'agit notamment de jus à base d'acide citrique (cherbet) ainsi que d'autres produits exposés à la chaleur et au soleil. Les autres patients sont des malades chroniques qui n'ont pas respecté les recommandations du médecin. Nous sommes à la fin du jeûne, mais certains personnes deviennent, pour un oui ou un non, agressives et violentes. D'autres sont victimes de malaises après le f'tour et tous se retrouvent aux urgences. Mais ce n'est pas le jeûne qui en est la cause, mais l'abus et l'inconscience des individus qui sont à l'origine de l'affluence vers les urgences des hôpitaux en ce mois de Ramadhan.