En ce mois de Ramadhan, le pic d'affluence intervient juste après la rupture du jeûne. Le service des urgences est submergé de malades, dont certains se plaignent de douleurs abdominales ou d'intoxication. Passer une nuit entière en compagnie de médecins, infirmiers et travailleurs de l'Etablissement public hospitalier Tirichine Brahim (ex-Faubourg), à Blida, permet de prendre conscience de l'ampleur du travail que doit accomplir le service des urgences, en voyant le défilé continu de malades venus se faire ausculter et bénéficier des premiers soins. Cela donne aussi un aperçu sur le comportement des malades et des accompagnateurs, dont certains ont parfois des réactions inappropriées. Et c'est le service d'accueil qui est le premier visé. Il reçoit dans le désordre le flux des patients qui essayent, chacun de son côté, de passer le premier, jugeant par lui-même de la gravité de sa maladie et allant parfois jusqu'à se présenter directement à la salle d'auscultation en ouvrant la porte pourvoir le médecin. En ce mois de Ramadhan, le pic d'affluence intervient juste après la rupture du jeûne. Le service des urgences est submergé de malades, dont certains se plaignent de douleurs ou d'intoxication. L'on a dénombré une cinquantaine de malades en l'espace de deux heures, provoquant des bousculades à l'entrée. «Ce que vous voyez ici est une scène qui se répète quotidiennement après chaque repas du f'tour», nous indique le médecin de garde, Laraf Nourredine. Les symptômes le plus souvent constatés sont les nausées, les diarrhées, les vomissements et les douleurs abdominales. Ils forment 50 à 60% de l'ensemble des cas auscultés. Les causes principales sont liées au fait que nombre de personnes mélangent les plats et les boissons, dont le fameux cherbet (jus à base d'acide citrique). Les jeunes en particulier en abusent après une journée de jeûne et de privation. Les patients sont d'abord calmés, avant qu'on leur donne les premiers soins et les médicaments indiqués. Par ailleurs, 25% des personnes se présentant aux urgences sont diabétiques, asthmatiques, hypertendus et autres malades souffrant de problèmes respiratoires. Les «faux malades» perturbent énormément les activités du service des urgences. Ils viennent consulter à la moindre petite douleur. A ceux-là s'ajoutent de nombreux cas exceptionnels qui nécessitent des gardes en observation. Selon l'infirmierSbaâ Ben Mira, ce service ne manque heureusement pas de médicaments et est en mesure de répondre aux besoins exprimés. En une seule nuit, il a procédé à 150 injections et à 50 perfusions de sérum soluté. De son côté, El Houari Abdelghani, surveillant médical, dira que cet établissement, qui a bénéficié d'un aménagement approprié, fait de son mieux pour assurer une bonne prise en charge des malades. A l'approche du s'hour, le flux des patients recommence avec l'arrivée de personnes se plaignant de problèmes digestifs. Le plus souvent, ce n'est pas le jeûne qui en est la cause, mais l'abus et l'inconscience des individus qui en sont à l'origine, en plus de la consommation de produits avariés.